SFR : 1000 licenciements avant la fin de l’année 2016 !

SFR continue de faire la Une de l’actualité avec son plan de licenciement visant près de 5000 employés. La ministre du Travail a rencontré les dirigeants de l’opérateur. Il en ressort que le plan de licenciement devrait être bouclé cette semaine avec les 1000 premiers départs cette année.

michel combes sfr magouilles etat

Il y a quelques jours, la rumeur d’un plan de licenciement massif chez SFR faisait surface. Ces bruits de couloir ont fini par se confirmer et la ministre du travail, Myriam El Kohmri, a souhaité rencontrer mardi les dirigeants de l’opérateur et les syndicats pour mettre carte sur table. Si cette réunion était tenue secrète, nos confrères du Figaro ont réussi à obtenir des informations.

“C’est une réunion marketing !”

La ministre du travail a d’abord reçu les syndicats. Il faut dire qu’il s’agit tout de même pour SFR de se séparer d’un tiers de ses effectifs. Mais il semble que la ministre n’ait pas trouvé les mots justes pour faire redescendre la pression. Ainsi en expliquant qu’elle voulait “veiller au respect du dialogue social” et “au respect des engagements de SFR”, elle provoqué l’ire d’un représentant syndical. Ce dernier, agacé par les propos édulcorés de la ministre s’est emporté :

C’est une réunion marketing !

Le ton était plus calme entre Myriam El Khomri et les deux dirigeants de SFR présents à cette réunion. Michel Combes, président de SFR, et Michel Paulin, directeur général, se seraient contentés de présenter leur plan. Mais une chose est sûre, SFR veut aller vite ce qui engendre évidemment des négociations musclées avec les syndicats. Le groupe Altice semble pour le moins confiant. C’est en tout cas ce que laisse présager son porte-parole qui a déclaré :

Nous rencontrons régulièrement le gouvernement sur ces sujets. Qu’il s’agisse des représentants de Bercy ou du ministère du Travail.

1000 départs dès cette année

Si SFR semble si pressé c’est parce que depuis le rachat par Numéricable, l’opérateur s’est engagé à ne pas licencier pendant trois ans. En juillet 2017, le délai sera dépassé et SFR pourra faire ce qu’il veut. Et il semble bien déterminé à ce que les effectifs soient rapidement réduits.

Ainsi, SFR doit négocier dès maintenant avec les syndicats. Et pour le moment, selon Le Figaro, l’opérateur souhaiterait agir en deux étapes. D’abord une vague de départs volontaires dans la distribution “avant les fêtes de fin d’année qui sont une période clé” selon les syndicats. Ainsi 1000 emplois pourraient être supprimés dès cette année.

Puis, dès juin 2017 et la fin de l’accord de préservation de l’emploi, SFR entamerait alors un plan de départs volontaires dans le reste du groupe pour atteindre son objectif de 5000 “licenciements”. En d’autres termes, SFR souhaiterait se séparer de 4000 personnes en l’espace de six mois, “entre juin et fin 2017”. Selon la déléguée CFE-CGC Sana Iffach, “c’est irréaliste”. Fabrice Pradas, délégué syndical Unsa SFR est plus virulent :

Nous sommes réalistes et pragmatiques. Il y a des doublons dans l'entreprise. Mais avec 5000 suppressions de postes, on parle de licenciements boursiers!

A court terme, SFR envisage donc de proposer des départs volontaires. Pour “motiver” les troupes, l’opérateur devrait proposer 2,5 mois d’indemnité par année de présence. Mais si les employés refusent et que l’objectif des 10 000 salariés en CDI d’ici 2019 n’est pas atteint, alors l’opérateur procédera à des départs forcés.

“Nous avons une stratégie industrielle claire”

Face aux critiques et à la montée au créneau des syndicats, SFR tient un discours déjà entendu. L’opérateur apporte deux explications centrales. D’abord, ce plan de licenciement est indispensable puisque SFR-Numéricable est né “d’un empilement de sociétés”. Ainsi, il y a des postes en doublon et un sureffectif évident.

L’autre explication, c’est l’évolution du marché devenu ultra concurrentiel. Il ne serait plus possible pour SFR d’avoir une stratégie digne de ce nom pour affronter Orange, Bouygues Telecom et Free dans ces conditions. Le porte-parole de SFR explique :

Nous avons pris en 2014 un engagement sur l'emploi. Nous le respectons et continuerons de le respecter. Nous avons une stratégie industrielle claire, de très long terme, et une priorité: préparer, dans le dialogue, l'avenir de SFR pour en faire une entreprise moderne, avec une organisation adaptée.

Sur ce point, on ne peut pas vraiment dire que SFR se trompe. Les nouvelles technologies ont tendance à supprimer des emplois. On le voit par exemple dans les centres d’appels de Free qui devraient également subir une vague de licenciements. Les opérateurs invoqueront les petits prix pour justifier ces licenciements. L’éternel discours qui met à l’abri les actionnaires ?


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