L’UE envisage d’exclure Huawei de la 5G : le réseau du futur sera-t-il en retard en Europe ?

L'Union européenne envisage d'exclure Huawei de l'avénement de la 5G. La GSM Association, un groupement de 800 opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile, va même étudier l'idée de bannir l'équipement réseau du constructeur chinois. En France, un amendement visant à “assurer la sécurité des réseaux mobiles”  a par contre reçu un “avis défavorable” du Sénat. 


L’UE réfléchit actuellement à des solutions pour bannir Huawei des réseaux 5G, rapportait déjà Reuters il y a quelques jours. Selon l'agence de presse, qui relaie les dires de sources “proches de Bruxelles”, la commission craint que Huawei intègre à son équipement 5G une porte dérobée qui pourrait permettre au gouvernement chinois d'espionner les pays européens.

L'exclusion de Huawei de la 5G pourrait ralentir l'avénement du réseau en Europe

Même son de cloche du côté de la GSM Association, l'association qui organise chaque année le Mobile World Congress de Barcelone. Mats Granryd, le directeur général, a proposé à ses membres de discuter de la possibilité que Huawei soit exclu de certains marchés clés. La rencontre aura lieu fin février en marge du MWC.

Lire aussi : les Etats-Unis et l’Europe peuvent-ils empêcher Huawei de devenir numéro 1 ?

En effet, la question est d'importance pour les opérateurs de l'association. Beaucoup d'entre eux utilisent l'équipement de Huawei pour mettre sur pied leur infrastructure 5G. Le bannissement du constructeur chinois pourrait fortement ralentir l'avénement du réseau du futur, estime Reuters. Pour Deutsche Telekom, l'exclusion de la firme engendrerait un retard de 2 à 3 ans.

En France, un amendement du gouvernement visant à protéger les réseaux contre les tentatives d'espionnage et de sabotage a par conte reçu un avis défavorable au Sénat, rapporte Liberation. L'amendement prévoit d'instaurer une autorisation préalable à l'exploitation des réseaux de télécoms et “permettra à l'Etat de s'assurer que les équipements exploités sur le territoire français ne sont pas de nature à porter atteinte à l'ordre public et aux intérêts de la sécurité et de la défense nationale”, assure le gouvernement.

Sans surprise, cette mesure évoque à demi-mots Huawei, dont la France a admis se méfier. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire explique néanmoins “ne viser aucun équipementier”. “Avec la 5G, les données sensibles seront accessibles non plus simplement dans le coeur des réseaux, mais aussi dans les antennes relais. Cette nouvelle réalité technologique exige, de notre part, des réponses appropriées” explique le dirigeant. La mesure sera débattue en séance publique cette semaine.

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