Le rachat de SFR a commencé, voici comment Free et Bouygues Telecom aimeraient se partager le gâteau
Les négociations concernant le rachat de SFR par Free et Bouygues Telecom sont lancées. Chacun veut bien sûr récupérer un maximum d'abonnés de l'opérateur au carré rouge. Voyons ce qui est envisagé à ce stade.
Bientôt, la France sera de nouveau un pays à 3 fournisseurs d'accès Internet et mobile (FAI). Une situation que nous n'avons pas connu depuis 1999 et l'arrivée de Free. Ce n'est pas un secret : c'est SFR qui va disparaître. Son patron Patrick Drahi souhaite s'en débarrasser pour éponger une dette toujours plus conséquente après le rachat de l'opérateur par Numericable. Et après une période d'incertitude, on sait désormais que Bouygues Telecom et Free sont les mieux placés pour récupérer SFR.
D'ailleurs les négociations sont ouvertes. Dans l'idéal, Drahi veut boucler cette histoire fin 2025 au plus tard et rafler environ 23 milliards d'euros au passage. Xavier Niel et Martin Bouygues, les propriétaires des acheteurs, ne sont pas directement assis à la table, mais suivent de près ce qui se dit. De son côté, Orange doit rester dans l'ombre. Dominant déjà le marché du fixe, récupérer encore plus d'abonnés le placerait en position de quasi-monopole, ce qui doit être éviter. Que va-t-il se passer dans ce cas ?
Free et Bouygues Telecom vont se partager SFR, les discussions sont en cours
Sans surprise, Free et Bouygues Telecom veulent chacun la plus grosse part du gâteau. “On regarde qui veut quoi et évidemment, on veut la même chose !“, résume un dirigeant à BFMTV. Il va pourtant falloir trouver un terrain d'entente. Sur le mobile tout d'abord. Avec les abonnés bien sûr, sachant que ceux de SFR sont plus rentables que les clients RED, mais aussi les fréquences utilisées actuellement par l'opérateur au carré rouge.
Le hic, c'est que SFR partage une partie de son réseau avec Bouygues Telecom depuis 10 ans, soit 15 000 antennes en commun. En toute logique, c'est Bouygues qui devrait les récupérer, d'autant que Free n'en veut pas. Mais dans ce cas, charge à Bouygues d'assurer les coûts associés, ce qui reviendrait à les doubler selon une source proche du dossier. Le FAI se sert de cet argument pour justifier de mettre la main sur un maximum de clients mobiles. Rappelons qu'ils sont tout de même 20 millions chez SFR.

C'est moins côté fixe : 6 millions de personnes. Il faut tout de même les partager et le casse-tête est complexe. Là aussi, c'est Bouygues, dernier sur ce secteur, qui devrait rafler la mise. “Dans un marché à trois acteurs, l’Autorité de la concurrence n’a aucun intérêt à renforcer chaque opérateur là où il est déjà fort“, rappelle-t-on.
Viennent ensuite les infrastructures du réseau fibre à proprement parler. “Il va falloir déterminer des blocs de clients avec le réseau associé. Il n’y aura pas d’autre choix que de le répartir entre Bouygues et Free par zone géographique“, explique une source. Un beau puzzle en perspective.
Enfin, Free convoite SFR Business, la branche dédiée aux professionnels, ce qui lui permettrait d'étoffer son offre Free Pro d'un seul coup. N'oublions pas non plus les 300 boutiques SFR et leur 2 000 salariés, auxquelles s'ajoutent 300 établissements en franchise et le centres d'appels d'Intelcia, une filiale de SFR.
Quelles sont les conséquences du rachat de SFR sur les clients ?
Toutes ces considérations semblent bien éloignées des derniers maillons de la chaîne : les abonnés SFR. Ils seront pourtant directement impactés par la procédure, mais comment ? D'une manière générale, la seule chose qui devrait changer est le logo en haut de la facture. Numéro de téléphone, box, montant du forfait… Tout va a priori rester identique. Ce fut déjà le cas lors du rachat par Numericable et des anciens acteurs du marché (Neuf Telecom par exemple).
Attention, ça ne veut pas dire que cela va forcément se dérouler ainsi. Free et Bouygues Telecom peuvent très bien décider de modifier certaines choses par la suite, auquel cas vous aurez droit aux 4 mois légaux pour résilier sans frais. Celles et ceux qui resteront seront fatalement amenés à changer de matériel à un moment donné, en fonction de ce que les opérateurs proposeront alors.
Il reste encore du temps avant d'en arriver là. Surtout qu'Orange, bien qu'écarté par défaut des discussions, espère bien réussir à grappiller un maximum de miettes, retardant potentiellement la conclusion du feuilleton.