Intel : une faille de sécurité majeure peut réduire de 30% les performances de votre PC

Une faille de sécurité majeure cachée dans les processeurs Intel de ces 10 dernières années permet à des programmes utilisateurs normaux d'accéder au kernel, le cœur du système d'exploitation. La correction de ce bug pourrait réduire les performances des ordinateurs des utilisateurs jusqu'à 30%. Windows, Linus et macOS sont concernés. De son côté, AMD a assuré que ses processeurs ne sont pas touchés.

Les processeurs Intel x64 fabriqués lors des 10 dernières années seraient touchés par une énorme faille de sécurité, nous apprend le média britannique The Register. Ils permettraient à des programmes malveillants basiques d'accéder à la mémoire du kernel, une fonction cœur des systèmes d'exploitation qui met en relation le software et le hardware d'un ordinateur.

Le problème ne peut pas être résolu par une mise à jour du processeur par Intel et ce sont les systèmes d'exploitation qui doivent proposer des patchs pour régler ce bug. Microsoft travaille déjà sur des changements depuis plusieurs mois et l'update devrait arriver en janvier 2018 pour Windows. Il a déjà été proposé aux bêta-testeurs. Les ordinateurs tournant sous Linux et macOS sont également touchés.

La correction de la faille de sécurité Intel peut réduire les performances du PC de 30%

D'après des benchmarks réalisés par The Register, ces mises à jour des OS vont réduire significativement les performances des processeurs Intel de l'ordre de 5 à 30%, en fonction du modèle du processeur et des tâches qu'on lui demande d'exécuter. L'impact sur les performances serait a priori réduit sur les processeurs les plus récents.

Les services de cloud principaux vont devoir se prémunir contre cette faille. Amazon EC2, Microsoft Azure et Google Compute Engine sont notamment concernés. Microsoft Azure devrait passer en maintenance et reboot le 10 janvier 2018. Amazon Web Services va certainement proposer une mise à jour de sécurité majeure dès le 5 janvier 2018.

En novembre 2017, Intel avouait déjà que des failles de sécurité rendaient des millions de PC vulnérables. La série noire continue pour le consctructeur, et cette nouvelle affaire pourrait lui coûter très cher. Son PDG Brian Krzanich a d'ailleurs senti que tout ça ne sentait pas très bon puisqu'il a vendu fin novembre 2017 245 743 actions Intel pour 11 millions de dollars. Cette dernière faille n'était alors connue que de peu d'acteurs du marché. Délit d'initié ?

Nous attendons pour le moment d'en savoir plus sur la nature exacte de cette faille. Ces informations sont sous embargo jusqu'à ce que les différents correctifs puissent être déployés. De son côté, AMD se frotte les mains : il a assuré qu'aucun de ses processeurs n'était concerné par une faille de sécurité de ce genre. Le fabricant sous-entend même que les difficultés de performances de ses processeurs par rapport à Intel proviendrait du fait qu'ils ont moins de “champs libre”. Pour rappel, Intel va ajouter des puces graphiques AMD à ses processeurs. Et si la roue était en train de tourner ?

Voir les commentaires
Ailleurs sur le web