Huawei défie les sanctions américaines avec une production massive de puces
Malgré les restrictions imposées par les États-Unis, Huawei s'apprêterait à lancer la production en masse de sa puce d'intelligence artificielle Ascend 910C dès le premier trimestre 2025.
Huawei chercherait à renforcer sa position sur le marché domestique de l'IA, et cela malgré les sanctions américaines. Selon un rapport du Center for Strategic and International Studies (CSIS), Huawei aurait accumulé suffisamment de composants pour produire environ 750 000 puces Ascend 910C. Cette prouesse technique s'explique en partie par la collaboration avec SMIC, le principal fabricant de semi-conducteurs chinois, qui aurait réussi à surmonter certains obstacles dans la production de puces en 7 nanomètres.
Bien que SMIC ne puisse pas encore rivaliser avec le leader taïwanais TSMC sur les technologies les plus avancées, le partenariat Huawei-SMIC pourrait permettre des avancées significatives dans le domaine de la lithographie ultraviolette extrême (EUV).
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Une course technologique sous haute tension
Le développement de l'Ascend 910C s'inscrit dans un contexte géopolitique tendu. Les sanctions américaines visaient initialement à freiner les progrès de Huawei dans les technologies de pointe, mais l'entreprise semble avoir trouvé des moyens de contourner ces obstacles.
Le rapport du CSIS révèle que Huawei aurait acquis plus de deux millions de matrices logiques Ascend 910B auprès de TSMC avant l'entrée en vigueur des sanctions. Ces composants permettraient théoriquement la production d'un million de puces Ascend 910C, même si les contraintes de fabrication réduisent ce chiffre à environ 750 000 unités.
Par ailleurs, SMIC aurait réussi à augmenter sa production de puces en 7 nm malgré l'impossibilité d'acquérir des équipements EUV. L'entreprise utilise des technologies plus anciennes pour atteindre ces performances, avec un rendement actuel d'environ 20 % pour les puces pleinement fonctionnelles.
Cette situation soulève évidemment des questions sur l'efficacité à long terme des sanctions américaines et sur la capacité de l'industrie chinoise des semi-conducteurs à combler son retard technologique. Les régulateurs internationaux ne sont peut-être pas aussi efficaces que prévu pour empêcher ce type de transferts d’un marché à l’autre. Il reste maintenant à voir si ce stock de puces permettra à Huawei de revenir sur le devant de la scène d’ici les mois à venir.