Beaucoup imagine déjà des colonies humaines sur Mars, mais avant ça, il faut la rendre habitable pour l'Homme. Est-ce seulement faisable ? Une étude se penche sur les possibilités de terraformer la planète rouge.

C'est le plus grand rêve d'Elon Musk : bâtir une ville habitée sur Mars. Il imagine ça depuis qu'il a 10 ans et il n'est pas le seul. La conquête de la planète rouge obsède de nombreux scientifiques, surtout depuis ces dernières années avec le regain d'intérêt pour l'étape intermédiaire qu'est la Lune.

On envisage aussi d'y faire vivre des humains. Réussir cet exploit serait très encourageant pour la suite. Mais avant de parcourir les étendues ocres de Mars à bord d'un véhicule futuriste, il y a un préalable indispensable que l'on a tendance à oublier.

Il est obligatoire de terraformer Mars. C'est-à-dire modifier son atmosphère pour la rendre habitable. Rappelons que contrairement à ce que son aspect désertique laisse penser, la température moyenne sur Mars est de -60° Celsius. Pour réchauffer l'astre, les chercheurs ont déjà quelques idées, sauf qu'il y a un petit problème : on se demande comment y arriver avant même d'être sûr que c'est faisable.

L'Homme a-t-il les moyens de terraformer Mars pour y habiter ?

Voilà le constat qui a motivé une équipe de scientifiques à se pencher sur cette question fondamentale. Nina Lanza, co-auteure de l'étude publiée dans la revue Nature Astronomy, relève le paradoxe : “Croyez-le ou non, personne n'a vraiment cherché à savoir s'il était possible de terraformer Mars depuis 1991“.

Pourtant, “avant de pouvoir évaluer si le réchauffement de Mars vaut la peine, par rapport à l'alternative de laisser Mars à l'état de nature vierge, nous devons faire face aux exigences pratiques, aux coûts et aux risques éventuels“.

Et c'est bien ça le problème. Actuellement, nous manquons de matière sur la compréhension des contraintes physiques, chimiques et biologiques qui pourrait permettre d'envisager une terraformation de la planète. La réponse à la question initiale est donc plutôt non.

La recherche doit d'abord se concentrer sur ces lacunes. “Nous ne savons même pas ce qui est physiquement ou biologiquement possible“, résume Lanza. Elle pense que “si l'on peut apprendre à terraformer un monde tel que Mars, ce sera peut-être le premier pas vers des destinations au-delà de la planète“. Plus optimiste que cette étude qui balaie tous les espoirs de vivre un jour sur Mars.