Des éditeurs français attaquent Meta en justice, le groupe est accusé d’avoir entraîné son IA sur des œuvres protégées
Plusieurs éditeurs français portent plainte contre Meta pour violation des droits d'auteur dans le cadre de l'entraînement de son IA. Le groupe de Mark Zuckerberg fait face à des poursuites similaires aux États-Unis.
Le groupe de Mark Zuckerberg ne peut pas faire ce qu'il veut. Voilà le message envoyé par plusieurs éditeurs français après un dépôt de plainte à l'encontre de Meta. Le Syndicat national de l'édition (SNE), le Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs (SNAC) et la Société des Gens de Lettres de France (SGDL) qui les représentent annoncent que les poursuites sont officiellement engagées. L'objet du litige : la manière dont Meta a entraîné son modèle d'intelligence artificielle.
Les 3 entités accusent l'entreprise américaine d'avoir utilisé pour cela des œuvres protégées par les droits d'auteur, et ce sans autorisation préalable. Pour Maia Bensimon, déléguée générale du SNAC, on assiste à “un pillage monumental“. S'attaquer au géant d'outre-Atlantique n'est pas une mince affaire et Renaud Lefebvre, directeur général du SNE, en est conscient, comparant l'action à “David contre Goliath“. La procédure doit cependant servir “d'exemple” selon lui.
Meta est poursuivi pour violation des droits d'auteur en France
Dans les faits, Meta est accusé de s'être servi jusqu'à 2023 d'une base de données appelée Books3, contenant environ 200 000 livres dont beaucoup tombent sous le coup des droits d'auteur. La firme a d'ailleurs reconnu l'avoir fait devant la justice, lors d'un procès intenté aux États-Unis par des écrivains dont les ouvrages se trouvent dans cette base. Mark Zuckerberg aurait même personnellement approuvé le procédé.
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On a également appris que Meta aurait carrément téléchargé près de 82 To de livres via torrent afin d'entraîner son IA. En ce qui concerne la France, le montant du préjudice subit n'a pas encore été dévoilé. Le président de la SGDL Christophe Hardy espère que la procédure entraînera une réflexion sérieuse sur la situation avec notamment la mise en place de contreparties pour les auteurs. Rappelons qu'OpenAI, derrière l'intelligence artificielle utilisée dans ChatGPT, fait également l'objet de poursuites similaires.
Source : Reuters