Vero : déjà 3 millions de comptes… et des premiers scandales

Le réseau social payant Vero en est déjà à 3 millions de téléchargements, mais cette popularité soudaine dépasse les capacités des serveurs et met un coup de projecteur sur les conditions d'utilisation de l'application, et le fondateur de l'entreprise, le milliardaire libanais Ayman Hariri. L'application pourra-t-elle survivre à sa rapide montée en puissance, ou celle-ci restera-t-elle cantonnée à un “quart-d'heure de célébrité”, comme de nombreux concurrents aujourd'hui à l'agonie ?

vero

On vous en parlait récemment, Vero, c'est un nouveau réseau social payant disponible via une application pour smartphone qui est passé en une semaine de moins de 150.000 téléchargements à plus de 3 millions. Une popularité exponentielle qui s'explique à la fois par la frustration provoquée par d'autres réseaux sociaux comme Facebook et Instagram, mais aussi la promesse de son fondateur de permettre des “modes d'expression plus authentiques“. Or le succès de Vero est, vous allez le voir, à double tranchant.

Vero : un énorme carton à double tranchant

D'abord parce que la firme n'a pas anticipé l'arrivée massive de nouveaux utilisateurs. Cette semaine par exemple, The Verge relève que les serveurs étaient tellement surchargés que l'application en devenait difficile, voire impossible à utiliser – ce qui fait plutôt mauvais genre lorsque l'on paie pour faire partie d'un réseau social. Pour compenser l'entreprise offre l'abonnement “à vie” au premier million d'utilisateurs. L'autre problème, sans doute plus grave, est décrit noir sur blanc dans les conditions d'utilisation de la plateforme : on y apprend que la firme peut utiliser un peu comme bon lui semble les données mises en ligne par les veronautes.

Enfin tout cela a mis un coup de projecteur sur Ayman Hariri, un milliardaire libanais de 39 ans. Il est  est le fils de l'ancien Premier ministre du Liban Rafiq Hariri. Comme le rapportent nos confrères de Forbes, de nombreuses personnes ont lancé le hashtag #DeleteVero sur la base d'un scandale touchant l'une des entreprises de construction gérées par sa famille, Saudi Oger. Pour faire court, l'entreprise avait arrêté de payer ses employés en 2015 bloquant quelques 8000 travailleurs philippins en Arabie Saoudite.

Ayman Hariri, qui a eu effectivement un rôle dans l'entreprise après l'assassinat de son père en 2005, ne serait néanmoins pas responsable de ce scandale. Ayman Hariri a quitté l'entreprise en 2013, juste avant les difficultés économiques de l'entreprise provoquant le non-paiement des travailleurs philippins. Il est resté néanmoins dans l'organigramme de Saudi Oger : “après que je sois parti, je n'ai pas effacé les mentions de mon nom en lien avec l'entreprise. C'était l'entreprise de ma famille, j'étais fier de ce que mon père avait construit. Et mes ambitions étaient ailleurs“, se justifie-t-il à Forbes.

Tout ce bad buzz pourrait néanmoins mettre le relativement jeune réseau social en difficulté. D'autant que ce ne serait pas le premier à avoir connu une popularité éphémère avant de décliner (Ello, ou Secret sont de bons exemples). Et qu'il est en 2018 très difficile d'occuper de l'espace lorsqu'un acteur comme Facebook s'empare tôt ou tard de la moindre bonne idée de ses concurrents. Néanmoins, Vero peut aussi se relever, et poursuivre sa croissance, à condition de dépasser ses erreurs de jeunesse. Avez-vous pu télécharger Vero ? Que pensez-vous de ce réseau social ?


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