Xbox : Israël va conduire ses chars avec des manettes et c’est un peu effrayant

Israël a présenté un tank d’un genre nouveau : le Carmel. Sa particularité est d’être contrôlable grâce à une manette de Xbox et de disposer de grands écrans tactiles avec une interface se rapprochant du jeu vidéo. Une manière de faciliter le contrôle de l’engin pour les jeunes soldats.

Une manette Xboxdans un tank
Crédits : Jack Guez /Getty Images

L’armée Israélienne a présenté le tank du futur : le Carmel. Il s'agit d'une nouvelle interface qui devrait équiper les véhicules blindés du pays dans les prochaines années. Pour l'instant au stade du prototype, ce char veut complètement révolutionner la manière de se conduire en s'inspirant du monde du jeu vidéo. 

Pas de manches ni de tableau compliqués devant le pilote, mais une simple manette Xbox (Xbox 360 dans ce cas précis). Plusieurs raisons ont poussé l’Israel Aerospace Industries (IAI) à choisir cette méthode de contrôle. La place, tout d’abord. Une manette Xbox, ce n’est pas encombrant. Mais la raison principale évoquée est bien le jeu vidéo, comme l’affirme Meir Shabtai d’IAI, l’un des responsables du projet, dans les colonnes du Washington Post :

« Ils (les soldats Israéliens) connaissent la position exacte des boutons sur la manette, et ils sont beaucoup plus efficaces avec ce système. La manette est juste une interface, l’idée est de leur offrir une technologie sophistiquée avec laquelle ils sont à l’aise. »

Il est vrai que les jeunes soldats Israéliens d’aujourd’hui ont grandi avec les jeux vidéo et en connaissent les codes, du moins la plupart d’entre eux. Leur faire utiliser une manette n’est donc pas si absurde. Cela leur permet d’appréhender rapidement les commandes du tank et ne pas à avoir à se familiariser avec des manœuvres très complexes, comme il en existe sur la plupart de ces véhicules blindés. Bien entendu, tout ne se contrôle pas qu’à la manette, mais cet ajout simplifie grandement la vie des conducteurs.

Une interface à la Call of Duty

Plus qu’une manette en guise de tableau de bord, le Carmel va plus loin. Pas de fenêtre à l’intérieur de la cabine, mais une multitude d’écrans. Trois affichages principaux ainsi qu’une large tablette tactile pour les contrôles. Plus encore, l’interface sur les écrans est inspirée par le jeu vidéo. L’écran affiche une carte ou les munitions restantes sur les côtés dans un ATH que ne renierait pas Call of Duty ou Battlefield. Encore une fois, tout est fait ici pour que les jeunes soldats soient dans un environnement connu et s’adaptent très facilement. Ils sont ainsi concentrés sur l’action, et pas sur l’interface.

Dernier point, le Carmel utilise l’IA pour améliorer son efficacité, notamment dans sa simulation d’entraînement. Le simulateur, développé sous Unity, reproduit fidèlement le comportement des soldats ennemis et permet même de choisir automatiquement l’arme la plus efficace à la situation, ce qu’il fera également sur le terrain. Toutefois, chaque action, comme le fait d’ouvrir le feu, a besoin d’une approbation de la part du pilote.

La guerre se “gamifie”

Si les raisons derrière ce choix d’interface sont compréhensibles, cela pose tout de même quelques questions. Éthique, notamment sur le fait de « gamifier » la guerre. Microsoft, qui fourni le matériel sur ce point et qui donne forcément son autorisation, n’a pas fait de commentaires sur la chose. Contrôler un char devient plus facile, plus moderne, mais peut-il en être autrement ?

Utiliser les nouvelles technologies et les rendre plus accessibles pour la nouvelle génération de soldats n’est en réalité par aberrant. Il est normal, toute considération politique et éthique à part, que les concepteurs de ces outils les rendent plus simples en se servant des codes déjà assimilés par les utilisateurs.

Cette innovation en rappelle d’autres, comme le fait que l’armée américaine se serve de drones pour faire la guerre à distance, comme ce fût le cas en Afghanistan. Tuer quelqu’un à des milliers de kilomètres via une interface rappelant Call of Duty avait posé question au début. En ce qui concerne l’utilisation de la technologie, l’armée française n’est pas en reste. Par exemple, l’Armée de Terre s’entraîne sur une simulation nommée Spartacus, qui reprend les codes des jeux comme ARMA. Ici, ce n’est pas le « skill » des soldats qui est jugé, tous ayant déjà joué à un FPS, mais leur capacité à communiquer dans une opération tactique.


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