Une université oblige ses étudiants à porter un bracelet connecté

En voilà une drôle d'idée ! Une université américaine a décidé d'obliger ses étudiants à porter un bracelet connecté au quotidien. Les données récoltées comptent pour la note de sport des élèves. Et la vie privée alors ?

L'avenir des objets connectés réside-t-il dans le domaine de la santé ? Pour l'Université Évangéliste Oral Roberts située dans l'Oklahoma, il semblerait que ce soit le cas. Depuis le mois de janvier, l'institution oblige les étudiants à porter un bracelet connecté Fitbit. Non seulement les étudiants y sont contraints mais ils doivent en plus le payer de leur poche.

Ensuite ils doivent synchroniser le bracelet avec une application de l'université afin de récolter toutes leurs données. Le but : vérifier l'activité physique des étudiants. Les résultats comptent ensuite pour établir la note de sport. Plus précisément, les étudiants doivent effectuer 10 000 pas par jour s'ils veulent avoir la totalité des points qui représentent 20% de la note finale en sport.

Le mariage entre la nouvelle technologie et nos exigences d’aptitude physique est quelque chose qui met l’ORU à part. En fait, lorsque nous avons commencé ce programme innovant à l’automne 2015, nous étions la première université au monde à offrir cette approche unique d’un programme de mise en forme. – William M. Wilson, président de l’Université Évangéliste Oral Roberts –

Si cela peut nous paraître complètement fou aujourd'hui, peut-être que dans plusieurs dizaines d'années nous trouverons la démarche tout à fait normale. Car l'Université Oral Roberts a été pionnière en matière de sport. Elle a été la première en 1965 à imposer une activité sportive aux étudiants dans le cadre d'un programme éducatif complet. Pour l'université, l'esprit et le corps doivent être “entraînés” en même temps. Le fameux “esprit sain dans un corps sain”.

Jusqu'à maintenant, les étudiants rapportaient eux-même et de manière manuelle leurs “points d'aérobie”. Les bracelets connectés Fitbit vont permettre à l'université de limiter la triche. Tout le contraire des montres qui sont interdites un peu partout.

Mais que se passe-t-il si un étudiant refuse de se soumettre à cette règle ou si son état de santé ne lui permet pas de faire du sport ? Cette question, nos confrères de Ars Tecnica l'ont posé aux dirigeants de l'établissement. La réponse est claire comme de l'eau de roche :

Pour l’instant, cette question n’est pas arrivée sur mon bureau.Si un étudiant ne peut pas porter un Fitbit pour des raisons physiques, nous nous conformerions à la loi américaine sur les handicaps, et travaillerions avec cet étudiant pour développer une procédure alternative. – Provost Kathaleen Reid-Martinez, une porte-parole de l’université –

La démarche de pousser les étudiants à avoir une activité physique et sportive est tout à fait louable. Et utiliser les technologies modernes pour optimiser les résultats est une excellente idée. Mais la question de l'exploitation des données privées se pose forcément. Et sur ce point, les informations restent très floues à l'heure actuelle.

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