Arnaque au spoofing : comment votre numéro de téléphone devient une arme sans votre accord

Votre téléphone sonne, un inconnu vous accuse de l’avoir appelé… alors que non. Bienvenue dans le monde du spoofing, où votre numéro devient un outil d’escroquerie sans votre consentement. Décryptage d’une arnaque qui fait des émules.

Appel anonyme
Crédits : 123RF

Ces derniers mois, un phénomène inquiétant se multiplie : des personnes reçoivent des appels d’inconnus affirmant avoir été contactées par leur numéro. En réalité, ces interlocuteurs sont victimes d’une usurpation téléphonique, ou spoofing, technique permettant aux escrocs de falsifier l’identifiant affiché. Derrière ce stratagème se cachent des motivations variées, du démarchage abusif à l’arnaque bancaire organisée.

Le mécanisme repose sur des logiciels légaux, comme les IPBX, normalement utilisés par les entreprises pour centraliser leurs communications. Ces outils autorisent la modification du numéro visible lors d’un appel. Si cette fonction est pratique pour un service client, elle devient problématique lorsque des fraudeurs s’en emparent pour imiter des numéros de banques ou de particuliers. En mars 2024, la gendarmerie du Finistère a ainsi alerté sur des cas où des résidents recevaient des appels affichant le numéro officiel de leur agence bancaire, puis se faisaient soutirer des données sensibles.

Des outils légaux sont détournés pour vous arnaquer

Les IPBX ne sont pas les seuls vecteurs. Des applications de messagerie étrangères, comme WhatsApp, permettent aussi de manipuler les numéros affichés. Ces plateformes échappent à la loi française entrée en vigueur en octobre 2024, qui impose aux opérateurs locaux de bloquer les numéros non authentifiés. Résultat : les escrocs exploitent ces failles pour contourner les restrictions, rendant la lutte contre le spoofing complexe.

Pire, certaines organisations criminelles vont jusqu’à usurper le numéro de leurs victimes pour démarcher d’autres cibles. Imaginez : votre propre numéro sert à appeler des inconnus, qui croient alors avoir affaire à vous. Un piège redoutable pour installer la confusion et faciliter des fraudes en cascade.

Que faire face au piratage de son numéro ?

Si vous suspectez une usurpation, plusieurs réflexes s’imposent. Première étape : porter plainte, comme le recommande l’Arcep. L’article L.226-4-1 du code pénal prévoit jusqu’à un an de prison et 15 000 € d’amende pour les usurpateurs. En parallèle, la plateforme 17Cyber offre un diagnostic en ligne gratuit, guidant les victimes vers les démarches adaptées : opposition bancaire, alerte à sa banque, demande de remboursement…

Les autorités rappellent également qu’aucune institution sérieuse ne demande d’informations confidentielles par téléphone. Un conseiller bancaire ne vous réclamera jamais vos codes ou coordonnées carte via ce canal. Comme d’habitude, en cas de doute, raccrochez et contactez directement votre agence via un numéro vérifié.


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