Test du Huawei P40 Pro 5G : si proche de la perfection
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- Fiche technique du Huawei P40 Pro
- Petit récap des faits
- Un design toujours aussi séduisant, malgré un certain embonpoint
- Un écran au top à 90 Hz
- Des performances honorables
- EMUI 10.1, probablement l’une des meilleures surcouches du moment
- Peut-on vivre sans les applications Google ?
- Photo : notre nouveau champion toutes catégories
- Un prix qui aurait mérité d’être revu à la baisse… Ou pas ?
- Commentaires
Nouveau flagship de la marque Huawei, le P40 Pro est sans conteste un smartphone qui n’a pas fini de faire parler de lui. Oui, le téléphone est dépourvu des services Google, mais oui, c’est aussi le nouveau mètre étalon en matière de photographie. Voici donc notre test complet du nouveau Huawei P40 Pro, qui risque encore et encore de créer la polémique (notre test ou le téléphone ? On vous laisse en discuter dans les commentaires).
En rumeur depuis des mois, la nouvelle gamme de smartphones P40 de Huawei est enfin devenue réalité. Dans cette nouvelle série d’appareils, on trouve pas moins de quatre modèles : le P40 Lite, le moins cher, mais aussi le plus “allégé” de la fratrie. Le P40, un smartphone compact de seulement 6,1″. Le P40 Pro, le modèle qui va nous intéresser ici. Et le P40 Pro+, une édition en céramique du P40 Pro, dotée d'un capteur photo supplémentaire à l'arrière, mais qui ne sortira pas avant juin prochain.
Nous avons donc testé le P40 Pro durant une semaine. Comme évoqué un peu plus loin, la période de confinement n’est finalement pas des plus propices à certains benchmarks, notamment ceux qui concernent l’autonomie. En conséquence de quoi, nous ne manquerons de mettre ce test à jour.
Fiche technique du Huawei P40 Pro
Dimensions | 158,2 x 72,6 x 8,95 (mm) |
Poids | 203g |
Ecran | 6,58" OLED FHD+ | 2640 x 1200p | 441ppi 90 Hz |
Chipset | Kirin 990 5G |
OS | Android 10 + EMUI 10.1 |
RAM | 8 Go |
Stockage | 256 Go |
microSD | Non (NM Card) |
Capteur principal | 50MP, f/1.9 + 40MP, f/1.8 + 12MP, f/3.4 + TOF |
Capteur secondaire | 32MP, f/2.2 |
Batterie | 4200 mAh (SuperCharge 40W) |
5G | Oui |
Biométrie | Scanner d’empreinte sous l'écran et reconnaissance faciale |
Résistance à l'eau | IP68 |
Petit récap des faits
Si Huawei avait remporté l'an passé tous les suffrages avec son P30 Pro, notamment en photo, le constructeur chinois revient cette année avec un nouveau fer-de-lance, mais dans un contexte totalement différent. Le P40 Pro est un smartphone encore plus beau, encore plus grand, encore plus performant. Du moins sur le papier. Alors, qui vient ternir ce tableau si idyllique ?
Entre temps, l’embargo des États-Unis à l’encontre de Huawei est passé par là. Les sociétés américaines ont désormais interdiction de commercer avec le constructeur chinois, sauf cas exceptionnel (le sursis que Donald Trump prolonge régulièrement permet par exemple à Huawei de diffuser des mises à jour de sécurité d’Android sur ses téléphones). En conséquence de quoi, Huawei ne peut plus faire le moindre commerce avec Google.
Quel impact l’embargo a-t-il sur Huawei et ses nouveaux smartphones ? Comme nous en parlons depuis des mois, et à l'instar du Mate 30 Pro que nous avons testé à sa sortie, le P40 Pro est dépourvu d'un élément que beaucoup jugent capital sur un smartphone Android : les Google Mobile Services. Selon la définition qu’en donne Google, il s'agit d'une “collection d'applications et d'API Google qui permettent d'assurer plus facilement la compatibilité d'une fonctionnalité sur différents appareils”. En clair, l’utilisateur se retrouve privé des applications Google : qu'il s'agisse du Play Store, de Chrome, de YouTube, de Google Maps ou de Gmail, il n'y a rien de tout ça.
De prime abord, le P40 Pro peut paraître bien nu pour qui souhaite retrouver toutes les applications Google. Mais, comme nous allons le voir, il y a quand même moyen de “jouer” avec, et de retrouver un smartphone fonctionnel pour les Européens que nous sommes.
A lire aussi : Galaxy S20 vs Huawei P40, lequel est le meilleur ?
Un design toujours aussi séduisant, malgré un certain embonpoint
Comme tout smartphone de la gamme P depuis au moins 3 générations maintenant, le P40 Pro profite d’un design léché et d’une prise en main exemplaire. Le design constitue sans aucun doute l’un des points forts de ce smartphone. Pour nos tests, nous avons bénéficié de l’édition « Silver Frost », un modèle gris aux reflets légèrement bleutés à l’arrière, et nanti d’un pourtour argenté.
L’appareil dispose, comme son prédécesseur, de bords incurvés en face avant, à gauche comme à droite. Pour cette nouvelle édition, Huawei a aussi travaillé les bords haut et bas : ils sont eux aussi incurvés, ce qui rend le smartphone encore plus agréable à utiliser que le P30 Pro. Ces deux zones incurvées permettent au constructeur d’offrir une surface d’affichage encore plus grande.
Bon point également : contrairement au Mate 30 Pro, le smartphone dispose toujours de boutons « physiques » sur le côté permettant de régler le volume. C’était l’un des petits reproches que nous avions émis à l’égard du Mate 30 Pro : l’augmentation du niveau sonore s’opère à l’aide d’un petit curseur virtuel qui s’affiche à l’écran, et disparaît quand on n’a plus besoin de lui. Pas toujours évident quand on souhaite simplement baisser le volume quand l’appareil est encore dans la poche. Nous avons d’ailleurs questionné un porte-parole de la marque, afin de savoir si l’intégration des boutons physiques sur le P40 Pro était due à un certain mécontentement des utilisateurs du Mate 30 Pro. Huawei nous a assuré que ce n’était pas le cas. Soit.
Nous ne vous cacherons pas que le design de ce nouveau modèle nous a littéralement conquis, à une exception près peut-être. Dès l’appareil sorti de sa boîte, on ne peut s’empêcher de remarquer la protubérance du module dorsal destiné à accueillir les 4 capteurs photo et le flash. À l’instar de l’iPhone 11 Pro Max ou du Galaxy S20 Ultra, Huawei n’a pas hésité à agrandir et épaissir ce module. Et tout comme ces nouveaux smartphones de dernière génération, il devient compliqué d’utiliser le P40 Pro à plat, posé sur une table. La moindre pression sur la gauche de l’écran le rend bancal. Dans ces conditions, il conviendra de le munir d’une coque (ce que nous faisons systématiquement pour les smartphones que nous utilisons au quotidien, mais c’est une question de goût).
À cause notamment de ce nouveau module pour capteurs photo, le P40 Pro s’alourdit face à son prédécesseur. Quand le P30 Pro pesait 192 grammes, le nouveau modèle fait quant à lui 203 grammes. Cela se ressent dans la poche, même si on est loin des 221 grammes d'un S20 Ultra, par exemple.
Enfin, dernier point concernant le design de l’appareil : la diagonale de l’écran s’agrandit. On passe ainsi d’une dalle de 6,47″ sur le P30 Pro à un écran 6,58″ sur le P40 Pro. Et pourtant, alors même que la surface d’affichage s’est accrue, le nouvel appareil fait la même taille que l’ancien modèle. Preuve en est que la coque de protection du P30 Pro s’ajuste pleinement à celle du P40 Pro en hauteur comme en largeur. Notez cependant qu’à cause du placement des capteurs arrière, vous ne pourrez pas récupérer votre ancienne coque, à moins de la découper (ce qui n’est pas très esthétique).
Un écran au top à 90 Hz
Le P40 Pro profitant d’une surface plus grande que celle du P30 Pro, c’est donc très logiquement qu’il voit sa définition s’élever. Là où celle de son prédécesseur était de de 2340 x 1080 pixels, on passe ici à du 2640 x 1200 pixels. Notez cependant la présence d'un poinçon en façade destiné à accueillir le double capteur photo. Celui du P30 Pro était plus petit et plus discret. On y perd donc légèrement en surface réelle d'affichage, même si sa présence ne s'avère finalement pas très gênante et que l'on s'y habitue très vite.
L’appareil profite également d’une fréquence de rafraîchissement de 90 Hz, laquelle est activée par défaut. Si la différence avec le 60 Hz est minime, et moins flagrante que celle entre le 60 et le 120 Hz (comme sur le S20 Ultra, par exemple), il n’en reste pas moins que le smartphone bénéficie à l’écran d’une excellente fluidité de défilement.
Comme sur le modèle précédent, on profite d’un capteur d’empreinte logé sous l’écran. Celui-ci voit néanmoins son emplacement revu et corrigé : là où le capteur était placé un peu trop bas pour un déverrouillage à une bas toujours confortablement, Huawei a rehaussé sa position sur le P40 Pro. Le déverrouillage de l’appareil en devient plus facile. Le constructeur annonce par ailleurs un gain de temps de l’ordre de 30% entre ce modèle et l’ancien. Et effectivement, pour avoir mis les deux appareils côte à côte et les avoir déverrouillés, le capteur d’empreinte gagne en rapidité, c’est indéniable.
Des performances honorables
Le P40 Pro bénéficie d’un Kirin 990, le même SoC qui fait palpiter le Mate 30 Pro. Il profite également de 8 Go de RAM, mais sa batterie n’est « que » de 4200 mAh, contre 4500 mAh pour le Mate 30 Pro. En réalité, il s’agit de la même batterie que celle du P30 Pro de l’an passé.
Nous avons soumis le P40 Pro à notre batterie de benchmarks habituels, à savoir Geekbench, PC Mark et 3DMark. Notez au passage que nous avons dû retirer AnTuTu de notre protocole de test, l’application étant éditée par Cheetah, une entreprise mise sur liste noire par Google.
Côté stockage, l’appareil n’est disponible qu’en une seule configuration : 256 Go. C’est largement suffisant pour stocker tranquillement toutes ses photos, enregistrer ses séries depuis Netflix quand on part en voyage, et bien évidemment installer plusieurs centaines d’applications sans être rappelé à l’ordre par manque de place. Si vous souhaitez étendre l’espace de stockage, la nouvelle gamme de smartphones P40 n’accepte qu’un seul format : les NM Card, qui reprennent le format des cartes Nano-SIM. C’était déjà le cas sur les Mate 20, Mate 30 et P30, ici rien ne change. Au passage, malgré une adoption longue et compliquée, le formate tend aujourd’hui à se démocratiser, puisque Huawei n’est plus le seul fabricant de la petite carte mémoire. Lexar l’a rejoint depuis peu. On espère désormais que d’autres fabricants lui emboîteront le pas.
En cette période de confinement, nous ne sommes pas en mesure d’effectuer nos tests habituels d’autonomie, lesquels sont basés sur l’usage du smartphone. Étant dans l’impossibilité de nous déplacer comme à l’accoutumée (pas de métro, pas de train et pas de voiture pour nous), nous ne pouvons émettre le moindre jugement quant à la longévité de la batterie de ce P40 Pro. Nos premières impressions sont néanmoins très bonnes : l’appareil semble pouvoir au moins tenir deux jours sans rechigner. C’est du moins ce qu’il ressort quand on le compare au P30 Pro, qui nous a servi de mètre étalon dans les mêmes conditions d’utilisation, et qui reste un smartphone à l’autonomie remarquable. Néanmoins, nous ne manquerons pas de mettre à jour ce test dès que l’occasion se présentera.
Notez enfin que l’appareil dispose également d’une puce 5G et d’une connectivité en Wi-Fi 6 (aussi appelé Wi-Fi 802.11ax). Nous avons pu effectivement constater une différence significative du Wi-Fi 6, notamment en connectant le smartphone à une Bbox Fibre Wi-Fi 6 (surtout en termes de stabilité, les murs de notre lieu de test entraînant des pertes de connexion assez systématiques en Wi-Fi 5, ce qui n’est pas le cas en Wi-Fi 6). En revanche, là encore nous n’émettrons pas de jugement quant à la qualité de la connexion en 5G. D’une part à cause du confinement, mais aussi et surtout à cause du très faible déploiement de cette nouvelle norme en France. Dès que l’occasion se présente, nous n’hésiterons pas à nous rendre dans une ville comme Monaco pour confirmer ou infirmer le gain apporté par la 5G.
EMUI 10.1, probablement l’une des meilleures surcouches du moment
Le P40 Pro embarque Android 10, auquel s’adjoint EMUI 10.1. S’il y a encore un an beaucoup jugeaient EMUI comme un environnement peu confortable et vieillissant, ils devraient désormais revoir leur a priori. L’environnement de Huawei est aujourd’hui clair, rapide à prendre en main et bourré de petites fonctionnalités qui viennent nous faciliter la vie. La navigation par gestes, la possibilité de faire des captures d'écran en “toquant” sur l'écran, les nombreux réglages d'affichage, l'équilibre “digital”, sont autant de possibilités qui permettent d'aller encore plus loin dans l'utilisation du smartphone au quotidien.
Notez par ailleurs que la version 10.1 EMUI propose quelques nouveautés intéressantes, comme Qwant en guise de moteur de recherche par défaut (il est possible de modifier ce choix et de préférer Bing ou Google). On y profite également d'un outil d'appels en visio en haute définition (MeeTime), d'une fonction de cast sur grand écran (Cast+) ou d'un mode d'écran partagé “intelligent”.
Huawei a par ailleurs intégré un nouvel assistant vocal à son smartphone. Baptisée Celia (dans sa version internationale, car ce n'est pas son nom chinois), l'application est d'ores et déjà accessible sur la nouvelle gamme des P40. En revanche, la fonctionnalité n'est pas activée par défaut, et pour cause : selon un porte-parole de Huawei, cette option n'est pas encore officiellement disponible.
Peut-on vivre sans les applications Google ?
Nous en avons parlé en début d’article, le P40 Pro est dépourvu des applications Google. En l’absence du Google Play Store, impossible de télécharger Chrome, Maps, Gmail, Home (pas pratique quand toute la maison est équipée de produits connectés compatibles Google).
Comme nous l’avons fait pour le Mate 30 Pro, nous nous sommes astreints à utiliser le P40 Pro sans les services Google durant quelques jours. En revanche, nous avons récupéré les applications, photos et paramètres d’un P30 Pro, en faisant appel à la fonction Phone Clone. Le transfert entre les deux smartphones est simple et rapide : il suffit de scanner un QR Code, de spécifier le smartphone de base et celui d’arrivée, et le transfert peut commencer.
Une fois le smartphone d’origine cloné, on retrouve sur le P40 Pro sa liste de contacts, l’historique de ses SMS, le journal des appels, ses préférences et certaines applications. Il y a quelques mois, lors de notre test du Mate 30 Pro, nous avions été vite refroidis par le peu d’applications qu’il était possible de récupérer. C’est la raison pour laquelle nous nous étions empressés de forcer l’installation des GMS via une grosse astuce. Mais au fil des mois, la situation a évolué plutôt favorablement pour Huawei et son écosystème. Si des applications comme Netflix font partie des abonnés absents, le clonage permet quand même d'en récupérer une grosse partie. Même leurs paramètres sont conservés : WhatsApp et son historique sont par exemple correctement transférés, et il n’est même pas besoin de se reconnecter au service pour l'utiliser.
Lors de l’opération de clonage, quelques incongruités sont néanmoins apparues. L’application Google Analytics a par exemple été transférée, alors qu’elle ne fonctionne pas sur le P40 Pro. Il est nécessaire de s’y connecter à l’aide d’un Google, ce qui n’est définitivement pas possible sur l’appareil. En revanche, certaines applications Google, elles aussi transférées pendant le clonage, fonctionnent partiellement. C’est le cas de Google Maps : il est parfaitement possible d’être géolocalisé, de se rendre d’un point A à un point B… Mais pas d’enregistrer son adresse principale ni ses récents déplacements. Tout ça parce qu’il est impossible de se connecter à son compte Google, encore une fois.
À défaut du Play Store de Google, on profite du store alternatif de Huawei. L’AppGallery propose quelques milliers d’applications, parmi lesquelles on trouve de grands classiques. Ainsi, Snapchat, Tiktok, Telegram ou encore Opera sont bien présents. Et lorsqu’une application ou un jeu ne sont pas directement installables, l’AppGallery les recense malgré tout quand il est possible de récupérer son APK de manière officielle. C’est le cas notamment de Facebook, WhatsApp ou encore Fortnite. Ces apps possèdent bien une fiche dans le store de Huawei, mais ce dernier ne permet pas de les installer directement. En revanche, un petit bouton renvoie vers leur page d’installation respective. Nul besoin donc de passer par le navigateur pour lancer une recherche vers l’APK d’installation de Facebook. Tout se fait directement depuis l’AppGallery.
Durant quatre jours, nous avons utilisé le téléphone à l’aide des seules applications clonées et de l’AppGallery. Bilan : c’est exploitable, mais il ne faut pas se montrer trop exigeant. Plusieurs applications nous ont fait défaut durant cette période : tantôt parce qu’elles n’avaient pas été transférées durant le clonage, tantôt parce que nous ne les avions jamais installées. Et impossible de les télécharger depuis l’AppGallery, tant le store de Huawei n'en est encore qu'à ses balbutiements. En désespoir de cause, nous avons finalement opté pour un autre store alternatif : Aptoide. Là, force est de reconnaître que nous avons pu restaurer quasiment à l’identique le panel d’applications de notre ancien P30 Pro. Enfin, une bonne surprise vous attend si vous décidez d'acquérir ce smartphone : si Netflix n’a pas été transféré lors du clonage, l’application téléchargée via Aptoide fonctionne sans aucun problème. Il est même possible de télécharger un épisode d’une série ou un film complet, afin de les consulter ultérieurement. En revanche, même si elles sont de bonne qualité, les vidéos sont diffusées en SD (Standard Definition), c'est-à-dire en qualité DVD.
À la question posée en préambule, la réponse est… Presque. On peut presque se passer des services Google. Leur absence n'est finalement pas si rédhibitoire et on parvient à s'en affranchir la plupart du temps. Le store de l'AppGallery à lui seul ne suffit pas pour l'instant. Il conviendra de faire appel à un store alternatif comme Aptoide pour réellement disposer d'un large choix d'applications et d'une fonction de mise à jour de celles-ci.
Enfin, dernier point : nous avons également tenté de forcer l'installation des GMS via la procédure que celle du Mate 30 Pro. Si toutes les étapes se sont déroulées sans problème, l'opération s'est révélée un échec. Le Play Store se lance, mais impossible de se connecter aux services Google. Un incessant message indiquant que Play Protect n'est pas pris en charge sur ce smartphone nous a contraints à le réinitialiser intégralement. Nous attendrons par conséquent la diffusion d'un autre “patch” et vous tiendrons au courant dès que possible.
Photo : notre nouveau champion toutes catégories
Le P30 Pro nous avait littéralement sidéré l’an passé par ses nombreuses qualités, notamment par son zoom optique et sa prise de vue en faible luminosité. Inutile de vous faire languir davantage : Huawei continue sur sa lancée et nous propose un smartphone d’exception au niveau de la prise de vue.
À l’arrière, l’appareil dispose de quatre capteurs photo : un capteur principal de 50 MP (ouverture f/1.9), un capteur ultra grand-angle de 40 MP (f/1.8), un capteur périscope de 12 MP (ouverture f/3.4) et un module ToF (temps de vol). À l’avant, on profite d’un double capteur : on trouve donc un de 35 MP (ouverture f/2.2) et un module ToF, principalement dédié à la reconnaissance faciale. Comme c'est désormais la coutume sur les flagship du constructeur chinois, la conception de la partie photo a été élaborée conjointement par Huawei et Leica.
Ceci étant dit, nous pouvons commencer les hostilités. Nous avons testé les différents capteurs dans diverses situations : en plein jour par temps ensoleillé, par temps de pluie, dans la pénombre, en pleine nuit, etc. Et rares ont été les occasions au cours desquelles le P40 Pro nous a déçus. En plein jour, tout d'abord : le piqué des clichés que nous avons réalisés s'avère excellent. Ni trop flou, ni trop bruité. Le niveau de contraste est franchement bon, les couleurs sont fidèles à la réalité, sans excès comme sur la gamme des S20 de Samsung (ou sur la plupart des smartphones à l'heure actuelle).
Bref, même en se montrant hyper exigeant, difficile de trouver mieux. Le stabilisateur fait parfaitement son boulot en toutes circonstances. Notez par ailleurs la venue d’une nouvelle invitée dans l'application photo : le smartphone bénéficie d’une fonction de niveau horizontal, semblable à celle que l’on trouve sur le Pixel 4 ou sur les S10 et S20. Couplée à l’affichage des grilles, cette option permet de prendre des photos toujours bien droites, en toutes circonstances.
Le zoom optique x5, quant à lui, fait de véritables prouesses. Là encore, le rendu est quasi irréprochable, tant au niveau des couleurs que du piqué. C'est propre, net, ça ne bave pas, tant et si bien que le rendu final ne laisse en rien supposer que la photo a été prise en zoomant. Et même quand on fait appel au zoom numérique (au-delà du x5, donc), l'image reste pleinement exploitable, à condition de rester dans la limite du raisonnable. En x10 ou x20, le cliché reste très correct. Au-delà, et notamment quand on atteint la limite du x50, il devient plus compliqué d'exploiter la photo, même si l'ensemble des éléments qui la composent restent discernables.
En mode portrait, l'appareil s'en sort assez bien. Le sujet est plutôt bien détouré, même si certaines zones subissent l'effet Bokeh, alors qu'elle ne le devraient pas. Dans l'exemple ci-dessous, ce sont certaines petites mèches de cheveux qui se retrouvent floutées (noir sur noir, il est vrai que nous avons tendu un piège au capteur du P40 Pro sans le vouloir).
En faible, voire très faible luminosité, le P40 Pro produit des clichés un chouia encore plus bluffants que ceux du P30 Pro. Durant toute notre phase de test, pour obtenir des photos parfaitement visibles, nous n'avons presque jamais eu besoin d'avoir recours au mode “cliché nocturne”, malgré nos nombreuses tentatives de comparaison. La prise de vue classique se suffit amplement à elle-même, et produit même parfois de meilleurs résultats qu'en mode nocturne.
Un prix qui aurait mérité d’être revu à la baisse… Ou pas ?
Le P40 Pro est commercialisé 1099 €, prix auquel il convient actuellement de retrancher 150 € pendant la période de lancement, laquelle dure jusqu’au 20 avril prochain. Le constructeur chinois offre également, toujours pendant la période de lancement, une montre connectée Huawei Watch GT2. Pris de la montre à sa sortie en septembre dernier ? 229 €. Bien évidemment, il est possible de la trouver aujourd’hui aux alentours des 150 €, d’autant que la GT2e vient d’être annoncée. Mais quoi qu’il en soit, la réduction et la montre permettent de faire une économie substantielle, surtout si vous décidez de revendre la montre par la suite.
Une fois l’offre de lancement terminée, le P40 Pro repassera à son prix d’origine (pour un temps seulement, on le sait bien). Néanmoins, si l’on éclipse cette promotion temporaire, le tarif officiel du P40 Pro place l’appareil en tant que concurrent direct du Galaxy S20+. Le smartphone de Samsung s’affiche à 1109 € dans sa version en 128 Go et 1259 € dans son édition en 512 Go. Il profite de qualités photo au-delà de tout ce qu’on peut connaître actuellement sur Android. En ce début d’année, le roi de la prise de vue, c’est lui, incontestablement. Pour le reste, même son SoC n’égale pas un Snapdragon 865 ni même un Exynos 990, le Kirin 990 propose malgré tout de très bonnes performances. À moins d’être un hardcore gamer, vous ne devriez pas ressentir de réelles différences avec un S20+ en termes de puissances et de réactivité.
Néanmoins, le smartphone reste finalement assez onéreux. Si son prix pouvait se justifier l’an passé, ce n’est résolument pas le cas cette année, essentiellement parce qu’il est dépourvu des services Google et qu’il ne s’adresse pas à tout le monde.
Malgré les reproches qu'on peut lui faire, notamment parce qu'il est dépourvu des services Google, le P40 Pro représente à l'heure actuelle une valeur sûre. En revanche, il se réserve à un public plutôt aguerri et qui ne craindra pas d'utiliser une solution alternative en matière de store (Aptoide dans notre cas, mais il y en a d'autres). Car le store de Huawei, l'AppGallery, est encore insuffisant pour l'instant. Il faudra mettre un peu les mains dans le cambouis. Pour le reste, et surtout pour la partie photo, l'appareil représente un véritable coup de cœur en ce début de printemps. Assurément l'un des meilleurs smartphones de l'année.
- La partie photo irréprochable
- La surcouche EMUI 10.1
- Le design avant toujours au top
- Le confort visuel de l'écran
- Huawei qui fait tout pour vous aider à migrer sans douleur
- L'épaisseur des capteurs à l'arrière
- Un seul haut-parleur
- Sans Google, le prix aurait pu être revu à la baisse