L’IA ne se contente pas de générer des textes ou des images. En coulisses, elle mobilise des quantités d’énergie de plus en plus inquiétantes. Une récente étude alerte sur un possible dépassement de la consommation électrique du Bitcoin dès la fin de l’année.

Les technologies numériques transforment notre quotidien, mais elles ont aussi un coût caché : l’électricité. Chaque clic, chaque vidéo, chaque requête en ligne s’appuie sur des serveurs géants regroupés dans des centres de données. Ces installations consomment d’énormes quantités d’énergie, en particulier lorsqu’elles font tourner des applications complexes comme celles basées sur l’intelligence artificielle. Depuis peu, les experts s’alarment d’une tendance inquiétante liée à cette montée en puissance.

Jusqu’ici, le minage de Bitcoin était considéré comme l’activité numérique la plus énergivore. Le processus nécessite des machines spécialisées qui fonctionnent sans interruption pour valider les transactions sur la blockchain. Mais selon une étude récente publiée dans la revue scientifique Joule, l’intelligence artificielle pourrait dépasser la consommation électrique de ce dernier dès la fin 2025. Les chercheurs estiment même qu’elle pourrait représenter jusqu’à la moitié de l’électricité utilisée par tous les centres de données dans le monde.

L’IA consomme déjà presque autant d’électricité que le Bitcoin, et ça ne fait que commencer

Derrière chaque IA, des serveurs ultra puissants tournent à plein régime. Pour entraîner un modèle, il faut traiter d’immenses volumes de données pendant des jours, voire des semaines. Même lorsqu’elle est utilisée pour des tâches simples comme rédiger un texte ou générer une image, elle sollicite une puissance de calcul importante. Ces activités, appelées “inférences”, s’additionnent à grande échelle. Sans oublier les besoins en refroidissement, qui alourdissent encore la facture énergétique. Certains centres de données atteignent déjà une consommation équivalente à celle de villes entières.

Cette explosion des besoins place l’IA en concurrence directe avec d’autres usages énergétiques, comme le minage de cryptomonnaies. Certains exploitants de fermes de Bitcoin envisagent même de réorienter leur infrastructure vers les services d’intelligence artificielle. Ce bouleversement pousse les gouvernements et les fournisseurs d’énergie à réagir. Car si la tendance se confirme, elle risque de mettre sous tension les réseaux électriques, voire de compromettre les objectifs climatiques. Pour éviter cela, les chercheurs appellent à concevoir des modèles plus économes, tout en optimisant les performances des centres de données existants.