Une autorité européenne veut interdire les systèmes de reconnaissance faciale

Le Contrôleur européen de la protection des données appelle à l'interdiction des systèmes de reconnaissance faciale. Pour l'autorité de contrôle indépendante, ces technologies représentent une intrusion “profonde et non démocratique” dans la vie privée des citoyens. 

reconnaissance faciale
Crédits : Pixabay

Comme vous le savez peut-être, la Commission européenne a récemment dévoilé un nouvel ensemble de réglementations pour les produits utilisant une intelligence artificielle. Ainsi, si certaines technologies sont interdites, d'autres seront soumises à un processus de vérification. Dans le cas de la reconnaissance faciale et des systèmes d'identification biométriques à distance, la Commission européenne souhaite par exemple que leur utilisation nécessite une autorisation spéciale.

Une législation qui n'est pas du goût du Contrôleur européen de la protection des données, le CEPD. Pour rappel, cette autorité indépendante veille à ce que les institutions et organes de l'UE respectent le droit des citoyens à la protection de leur vie privée lors du traitement de données à caractère personnel.

Ainsi, pour le CEPD, les systèmes de reconnaissance faciale devraient être formellement interdits en Europe en raison de leur “profonde et non-démocratique intrusion” dans la vie privée des citoyens. L'autorité indépendante regrette que la Commission n'ait pas tenu compte de sa demande antérieure de bannir la reconnaissance faciale dans les espaces publics.

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Le CEPD va scruter les propositions de la Commission

Une approche plus stricte est nécessaire étant donné que l'identification biométrique à distance, où l'IA peut contribuer à des développements sans précédent, présente des risques extrêmement élevés d'intrusion profonde et non démocratique dans la vie privée des individus”, déclare le CEPD dans un communiqué officiel.

L'autorité poursuit : “Le CEPD s'attachera en particulier à fixer des limites précises pour les outils et systèmes qui peuvent présenter des risques pour les droits fondamentaux à la protection des données et à la vie privée”. Le CEPD n'est le seul à dénoncer les propositions de la Commission européenne. Plusieurs associations et groupes de défense des droits civils ont fait savoir leur inquiétude quant aux potentielles dérives et aux failles que pourraient exploiter certains gouvernements autoritaires pour surveiller en masse leur population, à grand renfort d'intelligence artificielle.

De son côté, le CEPD promet qu'il continuera à “plaider pour une approche plus stricte de la reconnaissance automatisée biométrique dans les espaces publics, tels que les visages, mais aussi la démarche, les empreintes digitales, l'ADN, la voix, la manière d'écrire ou de taper au clavier et d'autres signaux biométriques et comportementaux”. 

Source : CEPD


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