« On pourrait peser l’Himalaya » : la NASA dévoile une nouvelle machine digne de Star Trek

Et si la NASA pesait les montagnes… avec des atomes ? L’agence spatiale prépare un capteur quantique pour sonder la gravité terrestre. Le projet est si fou qu’on se croirait dans un épisode de Star Trek.

La gravité terrestre
La gravité terrestre / NASA

La gravité, cette force invisible qui nous colle aux chaises, intrigue toujours encore les scientifiques. Pour percer ses mystères, la NASA développe un outil inédit : un gradiomètre quantique. Baptisé QGGPf, ce boîtier de la taille d’une valise utilisera des nuages d’atomes refroidis à -273°C pour mesurer les variations gravitationnelles depuis l’espace. De quoi détecter aquifères, gisements pétroliers… ou tracker la fonte des glaciers.

Le principe ? Refroidir des atomes de rubidium près du zéro absolu. À cette température, ils se comportent comme des ondes, pas comme des particules. Le capteur compare la chute de deux nuages atomiques : plus un nuage accélère, plus la gravité locale est forte. « Avec cette technique, on pourrait peser l’Himalaya », s’amuse Jason Hyon, responsable tech à la NASA.

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Un labo quantique en orbite

La magie opère grâce à la physique quantique. Contrairement aux anciens gradiomètres, sujets aux interférences, les atomes offrent des mesures reproductibles. « Chaque essai est identique, et le bruit environnemental ne nous dérange plus », explique Sheng-wey Chiow, physicien sur le projet. Résultat : une précision multipliée par dix.

Avec ses 125 kg et son encombrement réduit (0,25 m³), le QGGPf est un bijou de miniaturisation. Il rejoindra l’orbite terrestre d’ici 2030 pour une mission-test. Objectif : valider la technologie avant de l’expédier vers Mars ou Europe, la lune glacée de Jupiter.

Les applications terrestres sont tout aussi excitantes. Cartographier l’eau souterraine, surveiller les réservoirs de pétrole, ou anticiper les séismes en scrutant les mouvements tectoniques. « Personne n’a encore envoyé un tel outil dans l’espace. On va découvrir son vrai potentiel », s’enthousiasme Ben Stray, postdoctorant à la NASA.

Si le QGGPf tient ses promesses, il révolutionnera notre compréhension des planètes. Imaginez : sonder les océans souterrains d’Europe sans forer la glace, ou encore traquer les variations gravitationnelles annonciatrices d’éruptions volcaniques.


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