Test Apple iPhone 12 Pro : meilleur en photo que l’iPhone 11 Pro, mais moins endurant
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Après l’iPhone 12, c’est au tour de l’iPhone 12 Pro de passer sur grill de notre test maison. Si le modèle standard a réussi cette épreuve avec une note élevée, en est-il autant de cette déclinaison Pro, vendue 250 euros plus chers ? Une notion importante, car le prix est toujours le principal de frein d’un iPhone. Vaut-il son pesant de nougat ? Les atouts de l’iPhone 12 Pro valent-ils la différence de prix ? Réponse dans ce test complet.
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Prohibitif. Ostentatoire. Fermé. En retard. Pas assez endurant. Prohibitif (on se répète, c’est vrai). Voici souvent les principaux arguments des détracteurs des iPhone. Et nous ne pouvons pas leur donner tort. Les smartphones d’Apple crèvent des plafonds en termes de prix. Le système n’offre pas toutes les libertés d’un smartphone Android ou d’un ordinateur (même sous macOS). Et les iPhone sont désormais rarement les premiers à opter pour une nouvelle technologie (souvenons-nous de la 4G par exemple). C'est d'autant plus vrai en photo où la firme de Cupertino a perdu de sa superbe.
Seulement, malgré ce constat négatif, l’iPhone profite d’une base de fans inconditionnels. Le smartphone parvient même à convaincre certains utilisateurs d’Android (mais le contraire est vrai également), venant ainsi grossis les rangs d’iOS. L’iPhone 12 ne fait pas exception à cette règle, comme nous avons pu le constater à l’occasion de son test complet à l’issue duquel il obtient 4,5 étoiles sur 5. Ce qui est excellent pour un smartphone qui est loin d’être parfait, et ce malgré son prix de 909 euros en version 64 Go. Qu’en est-il de sa version Pro, vendue 250 euros plus chers ? Réponse dans ce test complet.
Fiche technique
iPhone 12 Pro | |
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Ecran | 6,1" Super Retina XDR OLED 2532 x 1170 pixels 460 ppp |
Chipset | A14 (5nm) |
OS | iOS 14 |
RAM | 6 Go |
Stockage | 128 / 256 / 512 Go |
microSD | Non |
Capteur principal | Ultra grand-angle (120°) 12 MP, f/2.4 Grand angle 12 MP, f/1.6, OIS Téléobjectif 12 MP, f/2.0, OIS scanner Lidar 3D Zoom optique 2x Zoom numérique jusqu'à 10x |
Capteur selfie | 12 MP, f/2.2 |
Batterie | 2815 mAh Recharge rapide filaire 20W Recharge rapide sans fil jusqu'à 15W avec MagSafe |
5G | Oui |
Biométrie | Face ID |
Résistance à l'eau | IP68 |
Prix et disponibilité
Officiellement, l’iPhone 12 Pro est en vente depuis le 23 octobre 2020. Soit le même jour que l’iPhone 12 classique. Cependant, en fonction des options de stockage, des coloris et du distributeur (opérateur, enseigne spécialisée ou Apple Store), vous ne pourrez pas vous le procurer au moment où vous lirez ces lignes. Si vous souhaitez commander votre iPhone 12 Pro en Apple Store en ligne, aucun modèle ne vous sera livré avant le 17 novembre, soit deux semaines après la commande. Si les Apple Store restent ouvertes, vous pourrez acheter certains modèles dès cette semaine en vous rendant sur place.
Le prix de l’iPhone 12 Pro démarre à 1159 euros. Il n’y a aucune différence de prix entre les coloris. Le smartphone se décline en trois paliers de stockage : 128 Go, 256 Go et 512 Go. La version 128 Go coûte 1159 euros. La version 256 Go est proposée à 1279 euros. Et la version 512 Go est commercialisée à 1509 euros. Cette dernière est clairement prohibitive. Et, compte tenu de la taille des fichiers photo et vidéo que ce smartphone produit (sans parler de la taille croissante des applications), nous vous déconseillons de vous limiter à 128 Go. Comme souvent, nous recommandons la version intermédiaire.
Le prix de départ de l’iPhone 12 Pro est le même que celui de l’iPhone 11 Pro. Il n’y a donc pas d’inflation. En outre, le prix des paliers de stockage supplémentaire est quant à lui en recul. L’iPhone 11 Pro 256 Go coûtait 1329 euros en 2019 et l’iPhone Pro 512 Go 1559 euros. Apple fait donc ici un effort substantiel. Malgré cela, l’iPhone 12 Pro est bien plus cher que d’autres flagships de 2020, tels que le P40 Pro+ de Huawei, proposé à 949 euros à son lancement.
Accessoires
L’iPhone 12 Pro, comme l’iPhone 12, inaugure la nouvelle stratégie d’Apple « écoresponsable » en matière d’accessoire fourni dans la boîte. Une stratégie initiée avec les Apple Watch Series 6 et SE en septembre, lesquelles n’étaient pas accompagnées d’adaptateur secteur, mais uniquement du câble de chargement magnétique compatible USB type-A.
Avec l’iPhone 12 et 12 Pro, Apple va encore plus loin. Pas d’adaptateur secteur ici non plus, mais uniquement un câble Lightning vers USB type-C (donc compatible avec une minorité d’adaptateurs). Cela veut dire que, si vous avez besoin d’un adaptateur, vous devrez vous en procurer un. Et donc en acheter un.
Apple ne vend pas de petites prises murales dans ses Store comme ceux que vous aviez dans ses boîtes. Vous devrez vous tourner vers un chargeur mural Belkin à 45 euros pour le modèle 18 watts et 50 euros pour le modèle 30 watts (18 watts sur l’USB type-C +12 watts sur l’USB type-A). Autre prix indicatif : un chargeur MagSafe (chargeur sans fil magnétique) coûte 45 euros.
Et, théoriquement, pas d’écouteurs livrés dans la boîte. Heureusement, la France oblige les constructeurs à livrer un kit mains libres avec chaque téléphone, pour une question de santé publique. L’iPhone 12 Pro, comme tous les iPhone 12, est donc livré avec une paire d’EarPods filaires, avec une prise Lightning et une télécommande. Cela vous permet d’économiser 19 euros. Merci la France ! Dommage les autres…
Design
Le design de l’iPhone 12 Pro est identique à celui de l’iPhone 12 (hormis les éléments de son module photographique). Même s'il en conserve l'étanchéité, cet iPhone est très différent de l’iPhone 11 Pro, qui s’inspirait plus des iPhone X et 11. Alors que les tranches y étaient arrondies, elles sont ici droites, comme certains iPad (notamment la gamme Pro). Vous pouvez y voir les séparations caractéristiques pour isoler les antennes les unes des autres (une leçon apprise à l’occasion de l’Antennagate). Il y en a six. Et elles sont assez discrètes, comme sur l’iPhone 11 Pro.
Sur ces tranches, vous retrouvez également le bouton de mise en marche à droite ; le tiroir de la SIM, le contrôle du volume et la touche du mode silencieux à gauche ; le haut-parleur principal, le microphone principal et le port Lightning en bas. La tranche supérieure et vierge. Une remarque supplémentaire : grâce aux tranches droites, les marquages règlementaires sont gravés sur la droite du téléphone.
À l’avant, vous retrouvez un écran OLED de grande taille avec les angles arrondis, une encoche large pour le système Face ID. À l’arrière, l’iPhone 12 Pro est également plat, avec le logo de la firme au centre. Seul le module photo casse la monotonie. Ce bloc est légèrement protubérant. Et les optiques sont également faiblement surélevées. Nous reviendrons sur les caractéristiques techniques de l’écran, de Face ID et du module photo dans le cours de ce test.
Si dessous, retrouvez des photos comparatives entre l’iPhone 12 Pro, l’iPhone 4 et l’iPhone 5. Comme vous pouvez le constater, l’iPhone 12 Pro (comme tous les iPhone 12) s’inspirent de l’iPhone 4 et de l’iPhone 5. Comme pour le premier, vous retrouvez les plaques de verre minéral sur les deux faces, les coins arrondis et du métal pour les tranches et le châssis. Comme le second, les tranches métalliques de l’iPhone 12 Pro protègent aussi les bordures du verre minéral de la coque, alors que le verre de l’iPhone 4 dépassait des tranches, le rendant plus vulnérable en cas de chute.
Il n’y a que très peu de différences ergonomiques entre l’iPhone 12 et l’iPhone 12 Pro. Cette proximité est d’autant plus vraie que les deux modèles arborent un écran quasiment identique. Nous en avons cependant relevé trois. La première est évidemment le bloc photo. Il y a deux éléments supplémentaires à l’arrière de l’iPhone 12 Pro : un capteur photo et un capteur LiDAR. La seconde différence est le matériau métallique : l’aluminium est remplacé par de l’acier inoxydable. C’était également le cas pour l’iPhone 11 Pro, l’iPhone XS et l’iPhone X.
La troisième différence entre l’iPhone 12 Pro et l’iPhone 12 est la finition du dos. Celle de l’iPhone 12 est brillante, tandis que celle de l’iPhone 12 Pro est mate (comme l’iPhone 11 Pro). Au toucher, l’iPhone 12 Pro est donc moins froid et moins glissant. Et, surtout, l’iPhone 12 Pro retient bien moins les traces de doigt. Il semble également moins sensible aux rayures et autres aléas du quotidien.
Globalement, la prise en main de l’iPhone 12 Pro est agréable. Malgré une taille d’écran assez large, 6,1 pouces, le smartphone s’utilise le plus souvent avec une seule main. À l’exception de quelques icônes, du volet de paramétrage rapide (déplacé du bas de l’écran au coin supérieur droit, comme sur les iPad) et du volet de notification, vous aurez facilement accès à tous les contenus à l’écran. Et pour rapprocher les contenus inaccessibles de votre pouce, il suffit d’utiliser « accès facile » (cherchez ce terme dans le menu réglage pour en savoir un peu plus).
Écran
Nous l’avons dit précédemment : l’iPhone 12 Pro est pourvu d’un écran reprenant de nombreuses caractéristiques de la dalle de l’iPhone 12, tout en gardant l’atout majeur de l’écran de l’iPhone 11 Pro, c’est-à-dire sa luminosité. En effet, la luminosité de l’écran de l’iPhone 12 Pro est de 800 nits, contre 625 nits pour celui de l’iPhone 12.
Pour le reste, aucune distinction : taille de 6,1 pouces (contre 5,8 pouces pour l’iPhone 11 Pro) avec un ratio de 19,5/9e, encoche pour Face ID, rétroéclairage OLED, définition Super Retina XDR (1170 pixels en largeur, 2532 pixels en hauteur) pour une résolution de 460 pixels par pouce. L’écran est compatible HDR Dolby Vision et DCI-P3 (pour les amateurs de colorimétrie naturelle).
Et en pratique ? L’iPhone 12 Pro dispose d’une très belle dalle OLED, avec de belles couleurs, des contrastes profonds et des angles de vision bien larges. La justesse des couleurs affichées est digne de celle de l’iPhone 11 Pro, lequel était déjà un modèle du genre. Si cela ne vous convient pas, notez que, comme de nombreux concurrents, vous pouvez ajuster la température des couleurs selon votre goût.
La luminosité est très bonne et peut monter à 1200 nits quand vous êtes en extérieur et que le soleil brille. Rares sont les moments où l’écran est illisible. Le soir, la luminosité baisse suffisamment pour ne pas éblouir. Et ce tout en gardant une belle justesse des couleurs. Ici, Apple conserve les améliorations offertes à l’iPhone 11 Pro.
Comme l’iPhone 12, l’iPhone 12 Pro conserve un taux de rafraichissement à 60 Hz. Cela réduit légèrement l’impression de fluidité de l’interface. Quand vous êtes habitué au 90 Hz, voire au 120 Hz, vous le remarquez vite. Cependant, nous pensons que c’est un choix très raisonnable, principalement parce que l’autonomie, sujet épineux pour Apple, aurait été plus faible. En outre, les iPhone sont de moins en moins pratiques pour jouer face à la concurrence sous Android.
L’écran de l’iPhone 12 Pro est protégé par un verre minéral créé par Apple avec Corning. Cela s’appelle CeramicShield. Le toucher de ce nouveau verre est très agréable et compense en partie l’absence d’un taux de rafraichissement amélioré.
Interface
Même si les iPhone précédents (jusqu’à l’iPhone 6S) sont également compatibles avec iOS 14, les iPhone 12 et 12 Pro sont les premiers smartphones d’Apple livrés avec cette version de l'OS. L’iPhone 12 Pro reprend donc à l’identique l’interface que nous avons découverte lors du test de l’iPhone 12. Il n’y a aucune grande surprise.
Rappelons certaines des nouveautés d’iOS 14, par rapport à iOS 13. Tout d’abord, de nouveaux widgets, paramétrables et personnalisables, font leur apparition. Ils sont accessibles à partir de l’écran dédié précédemment dédié à Siri et aux anciens widgets. Ils sont plus nombreux et ils sont, pour la plupart bien plus utiles. Autre nouveauté : les collections d’application, accessible en navigant dans l’interface à l’opposé des widgets. Cette fonction permet de rassembler automatiquement par thématique les applications installées sur le téléphone.
Parmi nos nouveautés préférées, citons par exemple le remplacement des applications par défaut (enfin, vous pouvez choisir Chrome pour ouvrir un lien reçu par mail), le mode picture-in-picture pour les applications vidéo, le traducteur hors-ligne qui permet de traduire à la volée des mots et des phrases même sans connexion Internet (ce qui existe déjà sur Android depuis plusieurs années) ou encore « Back Tap », une fonction qui transforme en raccourci des séries de deux ou trois tapotements au dos du smartphone. Ça aussi, ce n’est pas inédit. Mais c’est utile une fois l’habitude prise.
Comme iOS 13, iOS 14 voit l’accès à Control Center dans le coin supérieur droit pour les iPhone avec encoche. Cette évolution est inspirée des iPad où cet accès a également été déplacé dans le coin où se trouve l’indicateur de batterie. Nous pensons que c’est une idée bancale, parce que l’écran de l’iPhone 12 Pro est grand. Il faut alors utiliser Accès Facile pour descendre physiquement cette icône vers le pouce pour ouvrir Control Center et accéder aux paramètres proposés.
Comme l’année dernière, nous regrettons clairement l’abandon de 3D Touch. Cette technologie, qui analysait la force exercée contre l’écran, permettait d’offrir un nouveau niveau d’interaction. Apple a remplacé 3D Touch par Haptic Touch. Vous n’avez plus besoin d’appuyer fort, mais simplement un peu plus longtemps pour activer l’interaction (et une petite vibration émise par le moteur haptique). Le but est le même : ouvrir des menus contextuels ou des raccourcis. Mais c’est moins naturel que le « Peek and Poke » de 3D Touch.
Performances
Passons aux performances. Comme l’iPhone 12, l’iPhone 12 Pro est très puissant. Il l’est même un peu plus, grâce à l’intégration de 2 Go de RAM supplémentaires. Soit 6 Go de RAM : c’est la première fois qu’Apple propose un smartphone avec ce volume de mémoire vive. Ces 6 Go accompagnent le chipset A14 Bionic, que nous avons croisé dans l’iPhone 12, mais également dans le dernier iPad Air, présenté en septembre dernier.
Dans les faits, l’iPhone 12 Pro atteint quasiment 610 000 points sur AnTuTu, soit bien au-dessus des résultats de l’iPhone 12. Toutefois, contrairement aux idées reçues, l’iPhone 12 Pro ne surclasse pas l’iPhone 12 en termes de CPU ou de mémoire, mais en termes de GPU. Nous pensons cependant que l’ajout de RAM y est pour quelque chose. Notez que le ROG Phone 3 est bien au-dessus, avec 643 000 points.
La différence sur 3DMark est moins impressionnante. Sur le test Slingshot Extreme, l’iPhone 12 Pro obtient 5309 points. C’est une bonne note. Mais là encore, les smartphones gaming sous Android font mieux : 7806 points sur le même test pour le ROG Phone 3. Sur Wild Life, le test le plus récent de 3DMark, l’iPhone 12 Pro obtient 6615 points. Et sur Wild Life Stress Test, un test qui dure 20 minutes, il oscille entre 5800 et 6500 points, avec une très bonne stabilité du système.
Nous avons également inclus dans cette batterie de test API Overload de 3DMark. C’est un test intéressant, car il permet de comparer les performances de l’iPhone avec OpenGL, un moteur graphique standardisé que vous retrouvez dans tous les smartphones, et Metal, le moteur 3D développé par Apple. L’iPhone 12 Pro est quatre fois plus performant avec Metal qu’avec OpenGL. La différence est saisissante.
Il émane de l’iPhone 12 Pro une certaine facilité à effectuer des tâches complexes, faisant appel à des graphismes lourds et de nombreux calculs. Il faut dire que ce smartphone a justement été développé pour capturer, éditer et monter des films jusqu’en 4K à 60 images par seconde, avec Dolby Vision. Il faut évidemment une forte puissance de calcul pour arriver à ce résultat.
Pour tester les capacités techniques de l’iPhone 12 Pro, nous avons installé quelques jeux dessus. D’abord Dead Trigger 2, l’un de nos jeux étalons. Les quelques parties jouées ont révélé une belle fluidité, servie par un verre CeramicShield qui répond parfaitement aux sollicitations. Cela semble définitivement trop facile. Nous avons donc opté pour un autre jeu : Final Fantasy Crystal Chronicles. Cette adaptation du hit de la Gamecube (ça ne nous rajeunit pas!) est récemment sortie sur le Play Store et l’App Store. Il est bien plus gourmand que Dead Trigger 2. Mais, comme nous nous y attendions, l’iPhone 12 Pro n’a pas sourcillé.
Nous avons cependant deux remarques négatives à propos des performances de l’iPhone 12 Pro. Lors du test Wild Life Stress Test, qui dure donc une vingtaine de minutes et qui pousse le chipset dans ses retranchements, nous avons relevé une hausse sensible de température au niveau de la coque. Et plus précisément au niveau des tranches de métal. Ce sont elles qui se chargent de la dissipation de chaleur. Le verre minéral, lui, a plutôt tendance à conserver cette chaleur. Heureusement, peu d’usage dure aussi longtemps. Et peu d’applications sont aussi gourmandes.
Autonomie
La deuxième remarque négative à propos des performances de l’iPhone 12 Pro concerne l’autonomie. Dès que vous sollicitez un peu trop la batterie du téléphone, la perte d’énergie est considérable. Si vous jetez un œil sur les captures d’écran de la partie « performances » de ce test, vous remarquerez que l’iPhone 12 Pro a perdu 12 % de batterie durant les 20 minutes de Wild Life Stress Test. Cela correspond à un tiers de batterie en une heure de jeu. Soit trois heures environ pour vider la batterie. Nous avons relayé dans nos colonnes un article de confrères anglo-saxons qui semblent confirmer cette mesure et la faible autonomie en jeu.
Si le smartphone perd plus de 10 % de batterie en 20 minutes, ce n’est pas uniquement en raison de la gourmandise énergétique de la plate-forme. C’est aussi parce que la batterie de l’iPhone 12 Pro est toute petite. La capacité de cette batterie est de 2815 mAh. Soit autant que celle de l’iPhone 12. C’est bien moins que les 3046 mAh de la batterie de l’iPhone 11 Pro qui était pourtant plus petit. Et c’est beaucoup moins que les 3110 mAh de l’iPhone 11, qui mesurait la même taille, mais qui était aussi un peu plus épais. Minceur ne rime pas avec endurance.
Ici, Apple fait un choix très curieux. Car malgré les nombreuses optimisations logicielles et matérielles, il était déjà évident que l’iPhone 12 Pro serait théoriquement moins endurant. D’autant que la 5G n’est même pas encore active en France (qu’est ce que ce sera quand elle le sera?). Pourquoi ne pas avoir corrigé le tir avant la validation de configuration finale ? Peut-être les designers espéraient que les ingénieurs parviennent à un miracle ? Ce n’est pas le cas. Dans la réalité, l’iPhone 12 Pro tient une journée. Une journée et demi grand maximum si vous ne jouez pas et si vous avez un usage classique (appel, messagerie, Internet, réseaux sociaux, streaming audio, quelques photos). Et si vous faites de la vidéo, pensez à amener une batterie externe.
Côté recharge, l’iPhone 12 Pro est compatible avec la charge rapide 20 watts et la charge sans fil (norme Qi) 15 watts. Il vous faut une demi-heure pour recharger la batterie à moitié, ce qui n’est pas très rapide compte tenu de la capacité. Et il vous faut une heure et quart environ pour la recharger entièrement. Pour adopter de bons gestes vis-à-vis de la batterie, il est possible de programmer la recharge nocturne afin de laisser le moins longtemps possible le téléphone brancher à un chargeur.
Nous ne pouvons pas conclure cette partie sur la recharge sans évoquer l’absence de prise murale dans la boîte. Cette stratégie a démarré avec l’Apple Watch et continue ici avec l’iPhone 12 Pro. Et nous sommes clairement déçus. D’abord, parce que c’est pingre : pourquoi ne pas livrer un chargeur complet (et compatible 20 watts) avec un smartphone vendu 1159 euros minimums ? C’est quand même honteux !
Ensuite parce qu’Apple a changé la connectique entre l’iPhone 11 et l’iPhone 12. Imaginons que vous avez acheté un iPhone précédemment (n’importe lequel depuis l’iPhone 5 jusqu’à l’iPhone 11). Vous avez donc un chargeur mural USB type-A. Imaginons ensuite que vous remplacez cet iPhone avec un iPhone 12. Le câble livré avec est un câble USB type-C. Il n’est donc pas compatible avec votre chargeur. Bien pratique, n’est-ce pas ? L’Apple Watch Series 6 (ou SE) est livré avec un pad magnétique USB type-A. C’est quand même plus logique par rapport aux propriétaires d’un iPhone précédent.
Vous devrez donc réutiliser votre ancien câble et laisser le nouveau dans sa boîte. Vous devrez aussi utiliser votre vieux chargeur mural 5 watts (lequel était encore livré avec l’iPhone 11) qui met une éternité à charger un téléphone. C’est merveilleux ! L’Apple Watch Series 6 (ou SE) est livré avec un pad magnétique USB type-A. C’est quand même plus logique par rapport aux propriétaires d’iPhone.
Enfin, pour un appareil dont l’autonomie n’est pas optimale, un chargeur de qualité aurait contrebalancé ce gros point faible. Or, les chargeurs les plus rapides sont en option, comme nous l’avons vu précédemment dans la partie « Accessoires » de ce test, à des prix avoisinant les 50 euros. Elle est belle l’écologie et la lutte contre l’environnement.
Audio
Nous devrions être contents de n’avoir que l’adaptateur secteur absent de la boîte. En effet, nous aurions également pu être destitués d’EarPods si nous n’étions pas Français. Heureusement, la France a voté une loi obligeant les constructeurs de smartphones à livrer un kit mains libres pour éviter que les utilisateurs portent leur téléphone à l’oreille et soient moins exposés aux ondes émises par le téléphone.
C’est pour cette raison que la jolie boîte des iPhone 12, dont l’iPhone 12 Pro, est livrée avec un suremballage en carton pour y intégrer les écouteurs. Ces derniers sont des EarPods tout ce qu’il y a de plus banal (coque en plastique, orientation de l’écouteur vers le pavillon de l’oreille, pas de réduction bruit active ni passive, télécommande avec micro intégré). Ils sont compatibles Lightning, comme toujours. Et comme les iPhone 11, aucun adaptateur jack 3,5 mm vers Lightning n’est livré dans la boîte. Il n’y a pas de petites économies, même dans le très haut de gamme.
L’iPhone 12 Pro, comme sa déclinaison classique, est pourvu de deux haut-parleurs. Le principal est logé dans la tranche du bas, à côté du port Lightning. Un emplacement critiqué, car il est régulièrement obstrué par les doigts quand le téléphone est tenu horizontalement. Et le secondaire est caché dans l’écouteur téléphonique. Le son produit par ces deux haut-parleurs est bon : il est clair, détaillé, avec de beaux médiums et des aigües qui ne perdent pas en qualité. Comme souvent, ce type de configuration est légèrement déséquilibré, le haut-parleur principal offrant plus de puissance. Mais ce déséquilibre est beaucoup moins prononcé ici, améliorant l’immersion et l’expérience. Cela ne vaut pas un bon casque pour la musique, mais pour les films, les séries, voire les jeux, ces deux éléments sont suffisants.
La qualité des appels est plutôt bonne, autant pour vous que votre correspondant. Le mode mains libres offre une bonne expérience auditive, grâce à ces deux haut-parleurs. Et l’écouteur téléphonique offre un son clair. Notez enfin que, pour la prise de vue vidéo, l’iPhone capture le son en stéréo avec le micro principal, mais aussi à l’aide d’un micro placé dans le module photo.
Photo
Finissons enfin la photo. En démarrant ce test, nous avions de grandes attentes de la part de l’iPhone 12 Pro sur la photographie. D’abord parce que la concurrence surclasse Apple dans le domaine depuis plusieurs années. Ensuite parce qu’Apple semble avoir mis les bouchées doubles dans cet iPhone 12 Pro afin d’offrir des résultats supérieurs, voire quasi professionnels. Enfin parce que, compte tenu de sa configuration, l’iPhone 12 Pro s’adresse plus aux photographes qu’aux autres segments de consommateurs.
Rappelons quelques instants les principaux éléments constitutifs du module photo principal. Nous avons trois capteurs de 12 mégapixels. Un premier avec un objectif stabilisé ouvrant à f/1.6 et un autofocus Dual Pixel. Un deuxième avec téléobjectif, stabilisé ici aussi, ouvrant à f/2.0, et zoom optique 2x (jusqu’à 10x en numérique). Et un troisième avec objectif grand-angle 120° qui ouvre à f/2.4. Jusqu’ici, la seule différence importante entre l’iPhone 12 Pro et l’iPhone 11 Pro est l’ouverture beaucoup plus grande de l’objectif du capteur principal. Pour le reste, pas de changement.
À ces trois capteurs s’ajoute un capteur LiDAR, sorte de caméra ToF qui calcule les profondeurs. C’est un capteur utile de jour, pour les portraits et les photos de sujets en mouvement. Mais c’est surtout utile la nuit pour améliorer l’autofocus et le temps de mise au point. C’est une excellente addition. D’autant qu’Apple a ajouté un nouveau mode nuit (rattrapant un peu la concurrence déjà bien en avance sur ce sujet) qui nous a fait très bonne impression. Mais nous y reviendrons.
Passons au résultat de nos prises de vue. Tout d’abord, nous notons une vraie amélioration dans la gestion de la lumière avec le capteur principal. C’est vrai de jour, avec un bel équilibre dans les photos (pas de zone trop sombre ou trop lumineuse). C’est vrai aussi (et surtout) de nuit avec de nombreux détails que nous n’avions pas auparavant. C’est l’effet de trois améliorations : le capteur LiDAR, le mode nuit et l’ouverture plus grande de l’objectif.
Il y a beaucoup de piqué dans les photos prises avec le capteur principal, ainsi que du contraste et de belles couleurs, bien reproduites. Voyez comme les couleurs des feuilles dans les arbres ressortent particulièrement dans la première photo ci-dessus. C’est vraiment un régal pour les yeux. Nous avons éprouvé les qualités du capteur principal avec un beau contre-jour et avec des zones d’exposition différentes, profitant d’une matinée très ensoleillée. Et là encore, pas de mauvaises surprises.
Avec le capteur avec téléobjectif, les résultats sont également très bons de jour et un peu moins de nuit. C’est normal : le téléobjectif ouvre moins grand. Donc il y a moins de lumière. Les clichés réalisés avec ce capteur offrent de belles couleurs, mais un peu moins de contraste. Les couleurs semblent parfois un peu délavées. Le zoom optique est 2x. Ce qui nous paraître un peu faible face à la concurrence qui monte jusqu’à 5x.
Le zoom numérique monte jusqu’à 10x en écartant deux doigts à l’écran. Ici, la qualité n’est pas au rendez-vous : beaucoup de bruit gâche les clichés. Notre conseil : ne dépassez pas le zoom 5x.
Enfin, le capteur grand-angle est le moins lumineux de la bande. Et c’est bien normal. Mais là encore, les photos montrent de belles qualités, avec de belles couleurs et de beaux contrastes. Attention, comme toujours aux déformations sur les côtés dues à l’optique.
Grâce au LiDAR, les portraits sont vraiment excellents. Le sujet est très bien isolé et l’effet bokeh à l’arrière est parfaitement maitrisé. Notez que le mode portrait se positionne par défaut sur le capteur avec téléobjectif. Mais vous pouvez revenir manuellement sur le capteur principal. Dans les deux cas, les résultats sont top. De nuit, n’hésitez pas non plus l’activer pour réaliser de beaux portraits. Mais attention à ne pas bouger.
Quelques mots sur le mode nuit. C’est une très belle amélioration offerte aux iPhone et l’iPhone 12 Pro en profite largement, grâce aux stabilisateurs optiques installés sur deux des objectifs. Il est compatible avec les trois capteurs (ce qui n’est pas toujours le cas). Et il offre de beaux clichés avec un temps d’exposition variable (2 à 5 secondes). Le mode s’active manuellement, ce qui veut dire que vous pouvez le désactiver si besoin (mais pour quoi faire?). Les résultats de nuit sont meilleurs pour des sujets plutôt proches et immobiles. Attention aussi aux sources de lumière qui ne sont pas blanches : l'iPhone ne perçoit pas toujours cette variation.
Côté selfie, l’iPhone 12 Pro est équipé du module Face ID de l’iPhone 11 Pro, avec capteur 12 mégapixels et caméra infrarouge pour la reconnaissance faciale. Ce capteur profite lui aussi du mode portrait et du mode nuit. N’hésitez pas à les utiliser (notamment le mode portrait) pour améliorer vos selfies. La qualité des clichés produits par Face ID n’est pas aussi enthousiasmante qu’avec les capteurs principaux. Mais cela fait le job.
En vidéo, l’iPhone 12 Pro peut monter en 4K à 60 images par seconde et à 240 images par seconde en 1080p. Il n’y a donc pas de changement par rapport à l’iPhone 11 Pro. La qualité des prises de vue est bonne, comme pour les photos. De nuit, l’ouverture plus grande de l’objectif, le capteur LiDAR et le mode nuit offrent là aussi des résultats améliorés.
Conclusion
L’iPhone 12 Pro est un smartphone contrasté. Il a d’excellentes qualités qui méritent largement le prix demandé par Apple, même si vous trouvez certainement cela exubérant. Que ce soit la construction du téléphone. La fluidité offerte à l’usage. La richesse et la simplicité de son interface. L’excellente qualité de ses photos, de jour comme de nuit. Les performances de sa plate-forme. Le premier contact avec l’iPhone 12 Pro est incroyable, que vous veniez du monde d’Android ou que vous soyez déjà un client d’Apple.
Mais il a aussi des défauts incompréhensibles, avec un arrière-goût de mauvaise foi. Le zoom optique, au rapport trop chiche, et le zoom numérique, envahi par le bruit. La petitesse de la batterie. L’autonomie décevante, alors même que la 5G n’est pas encore là. L’absence de chargeur mural dans la boîte. Et quand bien même Apple en aurait fourni un, il n’aurait même pas été compatible avec la charge rapide. Et nous ne parlons pas de l’habituel débat sur son écosystème fermé. On l'aime autant qu'on le déteste.
Dans cette conclusion, nous souhaitons répondre à trois questions importantes. D’abord, devez-vous acheter un iPhone 12 Pro ? Si vous êtes un photographe amateur ou expert et que vous cherchez un smartphone qui peut remplacer votre compact numérique, c’est un bon choix. Mais achetez une batterie externe pour pallier son principal défaut.
Ensuite, si vous avez le choix entre iPhone 12 et iPhone 12 Pro, lequel choisir ? La question est importante, parce que les deux téléphones ont sensiblement la même fiche technique, mais la version Pro fait de meilleures photos et elle coûte 250 euros plus chers. Si la photo n’est pas votre truc, nous vous déconseillons l’iPhone 12 Pro. Préférez plutôt l’iPhone 12 avec un espace de stockage de 128 Go minimum (voire 256 Go). Sinon, reportez-vous à la question précédente.
Enfin, si vous avez un iPhone 11 Pro ou un iPhone XS, devez-vous changer de mobile cette année ? Dans le premier cas, la réponse est non. Certes, vous pourriez gagner en qualité de photo, mais vous perdriez aussi en autonomie. Et, selon nous c’est le second le plus important. Quant à l’iPhone XS, la question est moins évidente. Car l’iPhone XS pèche lui aussi en autonomie. Peut-être plus encore que l’iPhone 12 Pro. Un remplacement pourrait ici être une bonne idée.
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L'iPhone 12 Pro reprend de nombreux atouts de son prédécesseur. Bel équipement photo. Beau design. Beau matériau. Une surpuissance sous le capot. Une expérience premium évidente. Plus qu'une version améliorée de l'iPhone 12, l'iPhone 12 Pro est un smartphone qui plaira aux photographes amateurs et experts, ainsi que, dans une certaine mesure, aux vidéastes amateurs. Cependant, quelques détails fâchent. L'absence d'adaptateur secteur adapté, l'autonomie en berne et le zoom numérique peu performant brident notre enthousiasme. Sans parler du prix, comme toujours, bien élevé par rapport à la concurrence.
- Très beau design néo-rétro inspiré de l'iPhone 4 et de l'iPhone 5
- De beaux matériaux, à l'avant, à l'arrière et sur les tranches
- Un écran au couleur toujours aussi justes
- Des performances époustouflantes
- De très belles photos de jour et, maintenant, de nuit !
- Une bonne expérience audio avec les deux haut-parleurs
- iOS 14, très belle évolution du système d'exploitation d'Apple
- Excellent capteur LiDAR pour les portraits et l'autofocus
- Une autonomie moins bonne que l'iPhone 11 Pro... et que l'iPhone 12
- Une surchauffe sensible quand le chipset est très sollicité
- Pas d'adaptateur secteur alors que le câble USB change de format...
- ... alors que le smartphone coûte plus de 1100 euros !
- Heureusement que nous sommes en France, sinon pas de kit mains libres non plus !
- Un zoom numérique pas assez qualitatif et un zoom optique un peu faible
- Positionnement moyen du haut-parleur principal