Tesla : ses panneaux solaires sont super efficaces, mais il faut être patient avant de les rentabiliser

En attendant son arrivée en France, une famille américaine raconte ses trois mois d’expérience avec le toit solaire de Tesla et ses PowerWall, des batteries qui alimentent les appareils électroniques de la maison. En un trimestre seulement, le foyer est devenu indépendant énergétiquement et revend même son surplus d’énergie.

Depuis janvier 2020, Tesla a diversifié son catalogue de produits. Il n'y a plus que des voitures électriques, mai aussi des tuiles solaires. Accompagnées de deux PowerWall, d’énormes batteries rechargeables, elles produisent de l’électricité renouvelable grâce à l’énergie solaire. Quand elle a présenté ce produit, la firme américaine a promis qu’il serait bientôt disponible hors des États-Unis, notamment en Europe. Cependant, avec l’épidémie de coronavirus, cette expansion internationale a été repoussée.

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Cependant, outre-Atlantique, les tuiles solaires de Tesla sont d’ores et déjà commercialisées. Et quelques familles ont franchi le pas. Une bonne occasion de découvrir le coût réel de l’installation, la facilité d’usage, les adaptations de la vie quotidienne et, surtout, les gains économiques. Car, l’enjeu n’est pas seulement de réduire la facture d’électricité, mais aussi de devenir indépendant énergétiquement.

Un énorme investissement au démarrage

Voici donc un témoignage, relayé par le magazine Electrek, qui répond à de nombreuses questions. Ce témoignage est celui de la famille Neumann. Au travers d’une chaîne YouTube, dont est tirée la vidéo que vous trouverez en fin de cet article, elle explique comment le système est placé et comment s'adapter à ce changement. La dernière vidéo de la chaîne célèbre les 100 premiers jours avec le système. Et, en cinq minutes, on regretterait presque de ne pas vivre au soleil toute l’année.

Tout d’abord, les chiffres qui font mal : le coût d’installation. La famille Neumann bénéficie de la troisième génération de tuile solaire appelée Solar Glass V3. Le budget total pour l’installation est de 83 000 dollars, hors aides éventuelles. Soit 74 000 euros environ. Dans ce prix, plus de la moitié est l’achat des tuiles (270 m² de tuiles, quand même). 30 % du budget est dédié à la main d’oeuvre. Cela comprend à l’enlèvement des tuiles classiques, l’adaptation de la structure du toit et la pose des tuiles.

20 % du budget ont été dédiés à l’achat deux PowerWall. Ce sont deux batteries rechargeables externes qui collectent l’énergie du toit et alimentent la maison. Ils peuvent également être rechargés grâce au réseau électrique général en cas de panne sur les tuiles. Quand la production d’énergie est supérieure à la consommation, les PowerWall sont capables de livrer l’excédent d’énergie au réseau général. Le consommateur devient alors producteur. Nous entrons alors dans les chiffres qui font du bien.

Quasiment autonome après deux mois

Car, en produisant leur propre électricité, la famille Neumann est devenue, en trois mois seulement, non seulement indépendante énergétiquement, mais aussi revendeur. Au mois de mars, la famille a payé 4 dollars à son fournisseur d’énergie, en comptant l’énergie revendue. 81 % de son énergie consommée provient de sa propre production. Au mois d’avril, elle est excédentaire de 15 dollars (son fournisseur lui doit de l’argent). Elle est autonome à 97 %.

En mai 2020, la famille Neumann est à 98 % autonome et à vendu 76 dollars d’électricité à son fournisseur. En 2019, elle payait en moyenne 140 dollars d’électricité par mois. Imaginez donc le gain par an : 140 dollars non payés et 70 dollars d’excédent d’énergie. Soit un système qui rapporte 200 dollars par mois environ. Ou 2400 dollars par an, en sachant que le prix du kilowatt/heure vendu peut varier selon les tarifs du marché.

Tout dépend de l'ensoleillement

Bien sûr, cela ne se fait pas d’un seul coup. Toute la famille a dû revoir ses modes de consommation. Une fois le soleil couché, les appareils qui consomment beaucoup sont moins utilisés. L’usage de l’électroménager par exemple est privilégié aux heures où le soleil est le plus haut et non plus pendant la nuit pour bénéficier des tarifs « heures creuses ». De même pour la recharge de leurs voitures électriques : elles sont plus souvent rechargées le jour pour conserver le plus possible l’énergie des PowerWall.

Bien sûr, quelques petits soucis ont été rencontrés : une petite panne ici, une surconsommation par là. Mais globalement, l’expérience est très positive. Cette expérience est aussi positive en grande partie parce que la météo en Californie est majoritairement très, très, très (très ?) ensoleillée. Dans d’autres régions du monde, comme en France, il n’est pas certain que le gain soit aussi élevé. Reste donc à bien choisir où vous achèterez votre prochaine maison.

Source : Electrek

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