Instagram : 400 millions d’utilisateurs, retour sur le coup de maître de Mark Zuckerberg

Instagram rejoignait les rangs de Facebook il y a un peu plus de trois ans. Aujourd’hui le réseau social dédié à la photo a atteint le seuil des 400 millions d’utilisateurs actifs dans le monde. A titre de comparaison, il compte désormais plus d’utilisateurs que Twitter et en un an il a gagné 100 millions d’instagramers dont 50% viennent d’Europe et d’Asie, soit l’équivalent du nombre total d’utilisateurs de Pinterest, réseau social lui aussi dédié à la photo. Chaque jour ce sont 80 millions de clichés qui sont publiés sur Instagram.

Des chiffres qui donnent le tournis. Pourtant, à ses débuts Instagram n’était pas spécialement plébiscité. Partager des photos ? Facebook le fait déjà. Facebook justement y a cru et n’a pas hésité à débourser une somme astronomique pour racheter Instagram. Retour sur le coup de maître de Mark Zuckerberg.

Instagram : ce n’était pas gagné

Instagram, personne n’y croyait vraiment. Un réseau social qui ne permet que de partager des photos, plutôt limité non ? Et puis Facebook existe déjà pour partager ses clichés. Oui mais voilà, les temps ont changé.

Les utilisateurs postent de plus en plus de photos et veulent aller droit à l’essentiel. Les filtres sur Instagram permettent de donner une touche d’originalité à ses photos, en quelques secondes à peine. Un petit renouveau qui séduit petit à petit.

Facebook se rend compte en parallèle que les contenus publiés sur sa plateforme sont de plus en plus des photos et des vidéos. Par ailleurs, les constructeurs de smartphones améliorent chaque année la qualité des appareils photos, à tel point que le smartphone est devenu l’appareil numéro 1 de prise de photos.

Si les observateurs ne croient pas plus que ça au réseau de Kevin Systrom, Mark Zuckerberg, lui, y voit un potentiel énorme. Il déclare alors :

Nous voulons bâtir la meilleure expérience possible pour partager des photos avec vos amis et votre famille.

Mark Zuckerberg a trouvé la solution pour devenir incontournable sur la photo : racheter Instagram.

Un rachat inattendu

Mark Zuckerberg en est convaincu, Instagram est promis à un bel avenir. Pourtant peu de personnes y croient. Après 18 mois d’existence le réseau social compte 30 millions d’utilisateurs. Une jolie performance mais rien de transcendant. Et Instagram n’a mis en place aucun moyen de monétiser son service.

Mark Zuckerberg tient là son coup de maître. Grand spécialiste de la monétisation de services gratuits, il conclut en quelques jours à peine un rachat qui fera grand bruit. Il propose pas moins d’un milliard de dollars à Kevin Systrom dont la moitié en actions. Ce dernier accepte mais la forte chute du cours boursier de Facebook ramène ce montant à 715 millions de dollars, quand même.

Aujourd’hui, cette somme paraît bien faible. Depuis Facebook a par exemple racheté WhatsApp pour 21 milliards de dollars. Et c’est là que Mark Zuckerberg a fait très fort. Car aujourd’hui, Instagram est valorisé à 35 milliards de dollars !

Le coup de maître

Comment Facebook a-t-il rendu Instagram incontournable ? Mark Zuckerberg s’est en fait contenté de racheter le service et a laissé Kevin Systrom aux commandes. Pour l’aider il a mis à disposition les ressources de Facebook : ingénieurs, équipes, finances etc.

Le tournant a été l’intégration d’une nouvelle fonctionnalité en 2013 : la vidéo. Si les photos connaissaient un certain succès, les vidéos devenaient de plus en plus les contenus favoris des internautes. Depuis juin 2013 il est donc possible sur Instagram de publier des petites vidéos de 15 secondes maximum.

En bon expert de la monétisation, Facebook a également mis en place une stratégie permettant à Instagram de rapporter quelque chose. Bien évidemment, la philosophie du réseau social est de toujours proposer un service gratuit. Pour monétiser le réseau de photos et vidéos, Facebook a donc misé sur la pub.

Mais pour ne pas provoquer la colère des utilisateurs il y est allé prudemment. Ainsi les premières publicités sont apparues l’année dernière aux Etats-Unis et en Mars en France. Là où Facebook a été malin c’est dans le déploiement de ces publicités : il se fait progressivement et de manière non intrusive.

Ainsi les publicités sur Instagram se confondent avec des posts traditionnels. Elles reprennent les codes du réseau et c’est Facebook qui choisit les marques qui pourront publier. Une stratégie payante puisque d’ici 2017 les recettes publicitaires liées à Instagram pourraient rapporter 2,8 milliards de dollars à Facebook, soit 10% de son chiffre d’affaires. Ce n’est pas un coup de maître ça ?

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