Free veut racheter T-Mobile et s’implanter aux États-Unis

S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à Xavier Niel, c'est de ne pas être audacieux. Depuis son arrivée sur le marché de la téléphonie mobile, Free n'a cessé de vouloir agiter un marché en place qui voyait d'un mauvais oeil l'arrivée du petit dernier trublion à grands coups d'offres tarifaires agressives. Si tous les paris lancés ne se sont pas toujours révélés payants, Free est néanmoins devenu un acteur du marché des opérateurs mobiles à ne plus négliger aujourd'hui, formant un Big Four de la téléphonie mobile avec Orange, SFR et Bouygues Télécom.

Mais apparemment, le seul marché français ne suffit pas à Iliad, maison-mère de Free, comme le laisse à penser une information du très sérieux Wall Street Journal, qui annonçait hier la volonté de l'entreprise française de racheter T-Mobile, opérateur américain détenu à 67% par le groupe allemand Deutsche Telekom. Une offre de 15 milliards de dollars (soit 11,2 milliards d'euros) a en effet été transmise pour racheter 56,6% du capital de T-Mobile.

Cette offre, approuvée à l'unanimité par le conseil d'administration d'Iliad, se compose de 2 milliards de fonds propres et d'une levée de dette qui s'élèverait à 9 milliards. Xavier Niel devait également investir une partie de sa fortune personnelle dans l'opération. L'opération a notamment été saluée par Fleur Pellerin, secrétaire d'État au commerce extérieur, à la promotion du tourisme et aux Français de l'étranger.

En s'attaquant à T-Mobile, Iliad se lance dans la plus grande opération d'envergure en s'attaquant à un opérateur dont la valorisation boursière (25 milliards de dollars, soit 19 milliards d'euros) est supérieure à la sienne (12 milliards). La plus grosse acquisition de l'histoire de Free remonte à 2008 et le rachat d'Alice pour 775 millions d'euros.

T-Mobile, quatrième opérateur américain, est devenu ces derniers jours le centre d'intérêt de nombreux grands groupes de la téléphonie alors que Deutsche Telekom souhaite retirer ses parts du capital pour se recentrer sur le marché européen. Les principaux concurrents de T-Mobile que sont AT&T (premier opérateur américain) et Sprint (troisième), sont aussi sur les rangs, ce dernier s'étant récemment vu refuser une offre de rachat intégral de T-Mobile pour 39 milliards de dollars. Des discussions seraient encore en cours pour une offre à plus de 50 milliards.

Cependant, selon le New York Times, l'offre d'Iliad aurait déjà été refusée par Deutsche Telekom. Le contrecoup ne s'est pas fait attendre puisqu'à l'ouverture de la Bourse ce matin, l'action Iliad plongeait de plus de 10%. Mais si cette dernière n'a pas encore pu officialiser son entrée sur le marché américain des télécoms, elle enregistre tout de même une victoire symbolique par le retentissement médiatique de cette annonce inattendue.

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