Comment Spotify et Deezer ont sauvé l’industrie musicale

Spotify, Deezer et les autres services de streaming musical pourraient bien avoir sauvé l'industrie de la musique, qui souffrait depuis plus de dix ans de la chute de popularité du CD et des téléchargements illégaux. Mais leur modèle économique est encore instable. Malgré un chiffre d'affaires gigantesque, les profits se font attendre.

Annoncé comme son fossoyeur, le streaming pourrait bien sauver l'industrie musicale. En 2016, le chiffre d'affaires de la musique provenait à 55% du streaming en France, une augmentation de 37% en un an, nous apprend un dossier du magazine Capital. En chute libre depuis le début des années 2000, le marché musical a connu une hausse de 5,4% de son chiffre d'affaires en 2016 sous l'impulsion du streaming, indique le Snep, un syndicat de producteurs. “L'émergence du streaming va porter le marché pour cinq ou dix ans”, annonce même Oliver Nusse, PDG d'Universal Music France.

Spotify et Deezer, sauveurs de l'industrie musicale?

Les applications comme Spotify et Deezer fonctionnent à peu près toutes sur le même modèle. Elles permettent d'écouter de la musique gratuitement en streaming en contrepartie de quoi l'utilisateur doit régulièrement écouter de la publicité. En payant un abonnement, on débloque de multiples options comme les playlists, un son de meilleure qualité ou le téléchargement des titres pour en profiter en étant hors-connexion, sans jamais être dérangé par de la publicité. Début 2017, près de quatre millions de Français avaient souscris à un abonnement de ce type, 900 000 de plus qu'un an auparavant, selon les chiffres du Snep.

Mais ces chiffres encourageants cachent une autre réalité : il est pour l'instant difficile de rentabiliser ce modèle économique. Numéro un mondial avec 60 millions d'abonnés et 140 millions d'utilisateurs actifs, Spotify a perdu 539 millions d'euros en 2016 pour un chiffre d'affaires de 2,9 milliards d'euros. En 2015, l'entreprise engendrait 1,95 milliard d'euros pour 173,1 millions d'euros de pertes nettes. Depuis 2010, le chiffres d'affaires de Spotify a grimpé extrêmement vite, mais ses dettes suivent la même courbe. Valorisé 23 milliards de dollars en octobre 2017, Spotify prépare son entrée en bourse pour début 2018.

Les artistes, eux, ne sont pas bien fans de cette méthode de rémunération. Youtube ne leur offrirait qu'un centime de dollars pour 1000 écoutes. Spotify et Apple Music seraient plus généreux avec respectivement 7 et 12 centimes les 1000 écoutes. Pas du goût de grandes stars comme Prince, Taylor Swift, Adèle ou AC/DC, qui ont tous pris la décision de retirer leurs titres des plates-formes de streaming. Avant de se raviser. Car si le streaming ne représente qu'une petite partie du revenu des artistes, il leur permet de s'imposer dans la vie des gens, qui vont ensuite les voir en concerts et dans les festivals. Et c'est là qu'il y a beaucoup d'argent à prendre.


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