La face cachée du web : quel est l’impact d’Internet sur l’environnement ?

Chacun de nos clics sur une page Internet, de nos mails envoyés, de nos vidéos regardées, possède une face cachée. Ces gestes sont devenus si mécaniques que l'on est aujourd'hui incapables de penser à autre chose qu'au geste suivant. Pourtant, l'un après l'autre, ils alourdissent l'impact environnemental d'Internet. Vous pensez n'avoir aucune responsabilité ? Il s'agit pourtant d'une thématique cruciale et sur laquelle chacun d'entre nous peut agir. 

impact environnemental d'internet

Chacun de nos clics a un impact environnemental

Internet est trompeur. Nouvelles technologies et numériques bénéficient d'une image verte. La dématérialisation pour l'utilisateur, rend difficile l'association d'idées. Comment naviguer sur Internet pourrait-il avoir un impact environnemental ?

A force de répéter l'expression de “cloud”, on en viendrait presque à oublier que ce sont des infrastructures physiques qui permettent notre usage quotidien du web. Loin d'être anecdotique, celui-ci est quantifiable. Les internautes sont pourtant directement responsables de 50% des émissions de gaz à effet de serre liées à Internet.

Un mail avec une pièce jointe représente 24 W/h de consommation. Or, 2672 milliards d'emails sont envoyés chaque jour, un milliard d'heures de vidéos sont regardées sur Youtube…

Le Conseil Economique Social et Environnemental a bien compris l'intérêt de sensibiliser le public. Il a proposé, début février, l'application d'une étiquette énergétique aux réseaux sociaux. Lors de chacune de vos actions sur Facebook, la plateforme vous indiquerait ainsi l'impact environnemental de votre action.

Internet, troisième consommateur énergétique mondial

impact environnemental d'internet

Vous trouvez que la France consomme beaucoup d'énergie ? Une goutte d'eau comparée à Internet. Si on le comparait à un pays, la consommation énergétique agglomérée des utilisateurs d'Internet serait au troisième rang mondial. Seulement deux pays font “mieux” : les Etats-Unis et la Chine. Mais cela pourrait vite changer. Selon les experts, le trafic internet mondial pourrait tripler d'ici 2020.

Le nombre d'utilisateurs estimé à 3 milliards aujourd'hui, devrait monter à 4 milliards à la fin de la décennie. Cette croissance des usages fera augmenter mécaniquement l'impact environnemental d'Internet, la mutation doit donc se réaliser maintenant avant d'atteindre une masse critique rendant plus difficile le changement.

Les géants du web se transforment peu à peu

Tout n'est pas noir pour autant. La mutation a déjà commencé depuis plusieurs années. Les géants du numérique (Apple, Google, Facebook, Alibaba, IBM, Microsoft…), de par leur poids, représentent un facteur de changement important. Pour eux, le principal enjeu réside du côté des data centers. Gigantesques antichambres de l'Internet, ces espaces nécessitent un refroidissement constant. Chacun d'entre eux consomme autant d'énergie chaque jour qu'une ville de 30.000 habitants.

Faire le choix des énergies renouvelables pour les alimenter est donc devenu une priorité pour les entreprises écoresponsables. Les différents classements réalisés chaque année permettent de suivre le chemin parcouru. 20 grandes entreprises se sont engagées dans la course pour un Internet alimenté à 100% par les énergies renouvelables. Les plus avancées dans la lutte contre l'impact environnemental d'Internet sont Apple (83%), Facebook (67%) et Google (56%).

Deux défis à dimension internationale

Le rapport de Greenpeace intitulé “Impact environnemental du numérique : il est temps de renouveler Internet”, publié en début d'année, pointait les deux grandes problématiques à venir.

Tout d'abord, l'émergence des géants asiatiques du numérique. Baidu et Alibaba par exemple, souffrent de deux maux. Le premier est le manque de réelles régulations environnementales dans leurs pays d'origine. Face à l'absence de contraintes, les usages sont moins vertueux. Ensuite, les fournisseurs d'énergies de leur pays ne proposent encore que très peu d'énergies renouvelables.

netflix impact environnemental d'internet

Le second défi est celui du streaming vidéo. Netflix, le géant du secteur, fait partie des mauvais élèves. La plus grande partie de son service est basé sur les énergies fossiles, faisant fi du chemin pris par les autres géants du web. Alors que le streaming pourrait représenter 80% du trafic web mondial en 2020, difficile de ne pas voir la nécessité d'agir pour réduire l'impact environnemental d'Internet.

L'urgence de lutter contre l'obsolescence

Pour autant, il serait trompeur de réduire l'impact environnemental d'Internet aux seuls data centers. L'obsolescence programmée et plus généralement le manque de recyclage de nos accessoires technologiques joue aussi un rôle important.

Ce que le Centre Européen de la Consommation qualifie de “dérive de la société de consommation” a un impact au-delà du portefeuille des usagers. La part la plus importante d'émission de gaz à effets de serre a lieu pendant la construction d'u matériel. Ainsi, un ordinateur portable de 14 pouces fabriqué en Asie, en génère 200 kgs. En comparaison, son utilisation en émet 2 à 4kgs par an.

Faire durer le matériel, le réparer, le donner ensuite à des associations… Autant d'actions individuelles qui ont un effet accumulé non négligeable. En effet, trop souvent, les grandes entreprises n'ont pas encore la culture du recyclage.

Si Apple a compris son intérêt économique à le faire, d'autres entreprises ont besoin d'être rappelées à l'ordre. Des militants Greenpeace ont en donné la preuve lors du MWC 2017. Ils sont montés sur scène pour inciter Samsung à reconditionner les Galaxy Note 7 afin d'éviter un désastre écologique.

Choisir des acteurs éco-responsables

fairphone 2 Impact environnemental d'Internet

Lutter contre l'obsolescence programmée passe aussi par des démarches comme celles du Fairphone. Ce smartphone équitable et durable dont le deuxième modèle a été lancé en 2016. Composants remplaçables, chaîne de production contrôlée… Il s'agit d'un véritable pas dans la bonne direction même s'il peine à convaincre en raison de performances limitées.

Orange a accepté le pari. L'opérateur va bientôt le proposer dans ses boutiques. Une nouveauté qui est accompagnée d'une prime à la casse. Si ses abonnés déposent leurs smartphones pour qu'il soient recyclés, ils bénéficieront d'un bon d'achat. Un pas dans le bon sens même si c'est encore une goutte d'eau dans un océan de pollution…


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