Samsung : un fournisseur accusé d’employer des enfants en Chine

Rappeler que le travail forcé des enfants est toujours une réalité dans certaines régions du monde n'étonnera malheureusement personne. Depuis des années et en dépit de multiples scandales répétés, certains abus demeurent dans les pays les moins développés où le traitement de l'âge de la main-d'oeuvre non qualifiée n'est pas forcément des plus regardants.

Le risque est encore plus grand dans les industries fonctionnant sur le système de sous-traitance ou de fournisseurs, en ce que la multiplications des intermédiaires rend parfois opaque l'organigramme de travail général.

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Déjà épinglé par le Brésil l'an dernier pour les conditions de travail de certains ouvriers de ses chaînes d'assemblage dans son usine de Manaus qui travaillaient jusqu'à quinze heures par jour, Samsung se retrouve à nouveau au coeur d'une polémique, concernant cette fois-ci un de ses fournisseurs. À l'origine de cette plainte, une organisation non-gouvernementale, China Labor Watch, établie à New York.

L'entreprise directement mise en cause s'appelle Shinyang Electronics et est basée dans la ville de Dongguan en Chine. Dans son rapport, l'ONG indique qu'au cours de son investigation dans les locaux de Shinyang, plus d'une quinzaine d'entorses à la législation du travail ont été relevées, du non-paiement des heures supplémentaires à l'absence de toute couverture sociale, en passant par le manque d'équipements de sécurité.

Une vingtaine d'enfants concernés dans une filiale de Samsung

Mais la plus importante de ces révélations concerne la découverte de cinq travailleurs en-dessous de l'âge légal de 16 ans (deux de 14 ans et trois de 15), et ce dès le troisième jour d'enquête. Employés pendant la pleine saison, au moment où le besoin en main-d'oeuvre est le plus élevé, ils travaillaient pendant trois à six mois plus de onze heures par jour, et ce sans aucune protection sociale ni versement d'heures supplémentaires. Le tout pour un salaire inférieur d'un tiers à celui des adultes. Au total, c'est une vingtaine d'enfants qui pourrait être concernés.

Ce n'est pas la première fois que CLW dénonce certaines pratiques discutables de Samsung en Chine. En 2012, l'ONG avait déjà révélé le recours au travail des enfants chez deux autres fournisseurs de la province chinoise du Huizhou. Après avoir annoncé des résultats financiers en-dessous des espérances sur le dernier trimestre, l'entreprise se serait bien passée d'une telle publicité.

Contacté à propos de l'enquête de China Labor Watch, Samsung a rappelé son engagement pour une “tolérance zéro” envers le travail des enfants. La firme coréenne rajoute que le fournisseur en question avait été visité à trois reprises en mars et août 2013 puis au mois de juin de cette année, sans qu'aucun cas de travail d'enfant n'ait été découvert.

Elle réaffirme par ailleurs avoir instauré fin 2012 de nouvelles procédures pour les processus d'embauche chez ses fournisseurs et la mise au point d'un système de reconnaissance faciale au mois d'avril 2014. C'est d'ailleurs sans doute en raison de cette affaire que Samsung a annoncé en juin dernier la mise au point d'une politique de prohibition du travail des enfants.

Via

 


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