Le Bitcoin consomme tellement d’électricité qu’il pourrait en mourir

Le Bitcoin exige une consommation énergétique incroyable pour fonctionner. Ce défaut est l'un des principaux inconvénients de la cryptomonnaie et pourrait même mener à sa mort. Désastre écologique selon ses détracteurs, son empreinte carbone ne cesse de s'accroître. Problème : il n'est pas possible de la diminuer sans remettre en cause l'environnement Bitcoin entier.  

bitcoin consommation

Le Bitcoin s'est trouvé un ennemi de taille : lui-même. La consommation énergétique qu'il engendre est phénoménale et remet son existence en question. D'après une étude de l'entreprise française Selectra, une unique transaction effectuée en Bitcoin consomme l'équivalent en énergie d'une ampoule allumée durant trois mois, soit environ 100 kilowattsheure (KWh). 500 fois plus qu'un paiement en carte bleue, indique l'AFP. Et au fur et à mesure que la popularité du Bitcoin augmente, sa trace sur l'environnement aussi.

Le Bitcoin et les cryptomonnaies en général fonctionnent avec le principe du blockchain pour assurer la sécurité des transactions. Ces fameux blocs sont produits par de puissants ordinateurs qui fournissent une immense puissance de calcul afin de crypter les données, qu'il faut ensuite décrypter à la fin de la chaîne, demandant là encore une énorme puissance de calcul. Plus la valeur du Bitcoin augmente (son prix pourrait atteindre 400 000$ d’ici 2019), plus les équations à résoudre sont complexes et plus il faut donc de puissance de calcul et d'énergie.

Le minage des cryptomonnaies est le socle du système : les mineurs sécurisent les transactions avec leurs ordinateurs et produisent et gagnent des Bitcoins ou autres ce faisant. “Dès lors que la valeur s'envole, le mineur va être tenté de dépenser beaucoup d'énergie pour miner”, explique à l'AFP Aurian de Maupéou, co-fondateur de Selectra, selon qui “plus le Bitcoin rencontrera du succès, plus il sera énergivore”. Or, on compte 30 nouveaux investisseurs chaque seconde.

La consommation énergétique du Bitcoin est un problème

Et ça ne risque pas de s'arrêter tant le minage est intéressant pour qui sait s'y prendre. “Le coût énergétique est estimé à 1,6 milliard de dollars, les revenus du minage sont 10 fois plus importants”, confie Julien Maldonato, associé au cabinet Deloitte. Avec une consommation énergétique estimée à celle de la Bulgarie par Digiconomist, le Bitcoin a donc encore de la marge. Sauf effondrement de la monnaie, on peut s'attendre à des chiffres bien plus alarmistes ces prochains mois et années.

Intenable et catastrophique selon Aurian de Maupéou. “Le Bitcoin n'est pas viable, ni pour une utilisation à grande échelle ni pour une généralisation de son usage dans les transactions”, estime-t-il si le rythme se poursuit. Sa gourmandise en ressources pourrait-elle précipiter sa fin ? Possible, alors qu'un financier prédit même pour d'autres raisons que les investisseurs “doivent se préparer à perdre tout leur argent”.

Car ce problème énergétique majeur ne peut pas être résolu sans enlever au Bitcoin ce qui fait sa force : la sécurité et l'anonymat garantis par la blockchain. “Il existe diverses solutions pour réduire cette consommation mais elles conduiraient à concentrer la puissance de calcul entre les mains des plus riches ou remettraient en cause la philosophie même du Bitcoin”, confirme Teunis Brosens, économiste senior pour la banque ING.

Si le Bitcoin continue sur sa lancée et continue de crever le plafond en matière d'énergie, les gouvernements et institutions pourraient aussi commencer à s'en mêler alors que la problématique du réchauffement climatique inquiète de plus en plus. Pour d'autres raisons, la France a déjà proposé de réguler le Bitcoin.


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